Depuis des années, le Zimbabwe est confronté à une grave pénurie de liquidités. Cela a obligé les gens à passer au mobile money et aujourd’hui, un secteur informel est en plein essor dans l'échange de devises contre la monnaie locale, ou dans certains cas, l'inverse. Le processus est connu sous le nom de "Real-time gross settlement" (RTGS), ou règlement brut en temps réel.
Pour Slyvestor Mupfururi, agent de change informel: "Les gens préfèrent utiliser le RTGS pour faciliter leurs activités. C'est pourquoi ils préfèrent la monnaie locale sous forme de RTGS. De plus, ils ont une meilleure marge lorsqu'ils l'obtiennent dans la rue".
Le processus est rentable pour les commerçants, et certaines personnes ont même quitté leur travail formel comme l'enseignement. Mais c'est une activité qui est techniquement criminelle, c'est pourquoi certains ne veulent pas s'identifier.
"La monnaie du Zimbabwe n’a aucune valeur. C'est pourquoi les gens - même ceux qui sont officiellement employés - viennent nous voir dans les rues à la recherche de devises étrangères. C'est ainsi que nous survivons", a déclaré un autre agent de change informel.
Dans une déclaration à VOA lundi, John Panonetsa Mangudya, gouverneur de la Banque centrale du Zimbabwe, s'est dit satisfait de la configuration actuelle où environ 80% des transaction sont électroniques.
"Notre objectif est de voir le Zimbabwe devenir une société où au moins 90% des transactions monétaires sont effectuées via des produits électroniques comprenant de la monnaie plastique, des services bancaires mobiles, des services bancaires sur Internet et des virements électroniques", a-t-il dit.
Mais tout le monde n'est pas d'accord avec lui: c'est le cas de Moses Chundu, économiste à l'Université du Zimbabwe. "L’idéal est d’aller vers une économie entièrement sans numérique. Mais il faut être très prudent", avertit-il. "Les gens ont toujours besoin d'espèces".