Le premier objectif de la police métropolitaine était de "se protéger", en dissimulant ses manquements, et "ce faisant, elle a aggravé la souffrance et le traumatisme de la famille" de Daniel Morgan, a déclaré la présidente de cette enquête indépendante, Nuala O'Loan.
Ce rapport, demandé il y a huit ans par le gouvernement, critique lourdement la police métropolitaine et estime qu'elle doit des excuses à la famille de Daniel Morgan et à la population.
"Dissimuler ou nier des manquements, au nom de l'image publique de l'organisation, est une malhonnêteté de la part de l'organisation pour protéger sa réputation et constitue une forme de corruption institutionnelle", indique le rapport.
Daniel Morgan, un détective privé de 38 ans, a été tué à coups de hache sur le parking d'un pub à Sydenham, dans le sud-est de Londres, le 10 mars 1987. Malgré cinq enquêtes policières et une enquête judiciaire, personne n'a été traduit en justice pour la mort de ce père de deux enfants.
En 2013, Theresa May, alors ministre de l'Intérieur avait annoncé la mise en place d'une enquête indépendante pour examiner l'affaire, dont le rapport a été rendu public mardi.
Sa mission était d'examiner notamment le traitement de l'affaire par la police, le rôle joué par la corruption dans la protection du tueur de M. Morgan et les liens entre les enquêteurs privés, la police et les journalistes liés à l'affaire.
Dans une déclaration communiquée par son avocat, la famille de Daniel Morgan s'est félicitée de la reconnaissance d'"une culture de corruption et de dissimulation dans la police métropolitaine, une corruption institutionnalisée" qui perdure "jusqu'à ce jour", selon elle.