Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Présidentielle à Sao Tomé-et-Principe: 19 prétendants pour 1 fauteuil


Élections à Sao Tomé-et-Principe (Photo d'archive).
Élections à Sao Tomé-et-Principe (Photo d'archive).

Dimanche plus de 123 000 électeurs se sont rendus aux urnes à Sao Tomé-et-Principe et dans la diaspora pour élire le prochain président de la République de cet archipel lusophone du Golfe de Guinée.

Au total, 19 candidats étaient en lice dans ce pays considéré comme l'un des modèles de démocratie parlementaire en Afrique, habitué aux alternances politiques pacifiques.

Élu pour cinq ans, le président de la République occupe des fonctions cérémonielles, la vaste majorité des attributions du pouvoir exécutif étant concentrées entre les mains du Premier ministre.

Le président sortant, Evaristo Carvalho, élu en 2016, n'est pas candidat à sa propre succession.

Les bureaux de vote ont fermé en début de soirée et le décompte des bulletins a commencé, a annoncé l'agence de presse nationale STP-Press en citant la Commission nationale électorale, laquelle assure que "le scrutin s'est déroulé normalement".

Des témoins ont rapporté au service portugais de la VOA que le scrutin n'a pas pu se tenir dans quatre bureaux de vote sur un total de 262 en raison d'un mouvement de protestation des populations. Il s'agissait des habitants de Milagrosa et Ototó (district de Mé-Zochi), Mulambo (Lembá) et Praia Almoxarife (Cantagalo). Là-bas, les populations ont érigé des barricades pour réclamer de l'eau, de l'électricité et de meilleures routes.

Second tour probable

Ce pays de quelque 210.000 habitants a acquis son indépendance en 1975.

L'actuel Premier ministre est Jorge Lopes Bom Jesus, porté au pouvoir à l'issue des législatives de 2018.

Après 15 années d'un régime marxiste au parti unique, Sao Tomé s'est ouvert au multipartisme en 1991.

Après plusieurs tentatives de coups d'Etat, dont les dernières en 2003 et 2009, le régime parlementaire s'y est affirmé et a permis plusieurs alternances au pouvoir entre les deux grandes forces qui animent la vie politique: l'Action indépendante démocratique (ADI, centre-droit) de M. Carvalho et le Mouvement pour la libération de Sao Tomé-et-Principe (MLSTP, centre-gauche, ancien parti unique).

Le MLSTP, au pouvoir depuis 2016 grâce au soutien d'autres partis de gauche ou centre-gauche, présente dimanche aux électeurs Guilherme Posser da Costa, 68 ans, ancien chef du gouvernement et trois fois ministre des Affaires étrangères.

Mais cinq autres membres de sa formation se présentent contre lui comme candidats indépendants. Parmi eux, Elsa Pinto, ancienne ministre des Affaires étrangères, Jorge Amado, ancien président du parti ou encore Maria das Neves, ancienne Première ministre qui avait porté les couleurs du parti à la présidentielle de 2016.

Le président de l'Assemblée nationale, Delfim das Neves, dont le Parti de la convergence démocratique (PCD) appartient à la coalition gouvernementale, est également candidat.

De l'autre côté de l'échiquier, Carlos Vila Nova porte les couleurs de l'ADI, devenu principal parti de l'opposition en 2016.

Enjeux du scrutin

Les trois favoris sont MM. Posser da Costa, das Neves et Vila Nova parce qu'ils sont soutenus par les trois plus grandes formations.

Certains candidats ont fait campagne en dénonçant la corruption qui afflige selon eux le pays. Dans son rapport 2020 sur l'Indice de perception de la corruption dans le monde, l'ONG Transparency International a classé Sao Tomé-et-Principe au 66e rang sur 180 pays.

Le pays dépend à environ 90% de l'aide internationale pour ses investissements d'infrastructures et ses importations de produits finis. Ses principaux revenus propres sont issus des exportations de cacao, de café, ainsi que du tourisme. L'agriculture vivrière sur des terres très fertiles et irriguées par des pluies abondantes, ainsi que la pêche artisanale assurent cependant une grande partie de la nourriture quotidienne.

L'archipel - formé de deux îles principales, Sao Tomé et Principe -, où l'immense majorité des enfants sont scolarisés et où les crèches sont nombreuses, figure au 135e rang mondial sur quelque 190 pays dans le dernier classement de l'ONU pour l'Indice de Développement Humain (IDH). En 2017, les deux tiers de la population vivaient en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.

Après le vote, le président Carvalho, a exhorté ses concitoyens à faire en sorte que les élections restent "une célébration de la démocratie, comme toujours" et que les électeurs exercent leur droit de vote "dans la tranquillité, sans aucune entrave", rapporte le service portugais de la VOA.

XS
SM
MD
LG