L'ancien président tchadien Hissène Habré, décédé mardi au Sénégal où il était détenu pour crimes contre l'humanité, sera enterré au Sénégal, faute d'être "entièrement réhabilité" dans son pays, a affirmé une de ses épouses dans un communiqué.
Le gouvernement tchadien avait indiqué mardi qu'il ne s'opposerait pas au rapatriement de sa dépouille, mais qu'aucun hommage officiel ne lui serait rendu "en raison de ses condamnations et par respect pour ses victimes".
"Nous n'avons rien demandé au gouvernement tchadien, et, un jour viendra où le président Habré sera entièrement réhabilité, et tout ce qu'il a fait pour son pays, sera reconnu", a déclaré une de ses épouses, Fatimé Raymonne Habré, dans un communiqué signé d'un des avocats de l'ex-chef d'Etat, Me François Serres, et transmis mardi soir.
"Ce jour-là, il reposera en terre tchadienne, avec dignité, respect, considération et, avec tous les honneurs dûs à son rang et à ce qu'il a été toute sa vie", ajoute-t-elle en invoquant la volonté du disparu.
En attendant, "il reposera par conséquent en terre sénégalaise, une terre d'islam", dit-elle.
Le jour et le lieu précis de son inhumation n'ont pas été communiqués. Les autorités sénégalaises n'ont pas réagi à cette décision.
Hissène Habré, qui a dirigé le Tchad de 1982 à 1990, est décédé du Covid-19 à l'âge de 79 ans au Sénégal où il avait été condamné à la prison à vie en 2016 par une juridiction africaine pour crimes contre l'humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement.
L'ancien président camerounais Ahmadou Ahidjo, qui dirigea son pays de 1960 à 1982 de manière autoritaire avant de partir en exil et d'être condamné à mort par contumace, a également été inhumé au Sénégal, à Dakar, à sa mort en 1989.