Les nouvelles autorités de la Zambie, premier pays africain à avoir fait défaut depuis le début de la pandémie de Covid-19, ont annoncé jeudi que le pays devait deux milliards de dollars de plus que prévu à ses créanciers étrangers.
"Le total de la dette extérieure publique et garantie par l'Etat à la fin du deuxième trimestre s'élevait à 14,48 milliards de dollars hors arriérés d'intérêts", a déclaré le ministre des Finances, Situmbeko Musokotwane, devant le Parlement. Le précédent chiffrage s'élevait à 12 milliards de dollars.
Dans cette dette, le pays d'Afrique australe doit 5,75 milliards de dollars à la Chine, soit 6,18 milliards de dollars en comprenant les intérêts impayés, a ajouté le ministre.
L'ancien gouvernement d'Edgar Lungu n'a pas respecté les échéances de deux paiements d'intérêts d'obligations avant de demander une restructuration de ses emprunts. M. Lungu a été très critiqué pour avoir emprunté massivement, de façon déraisonnable, pour financer une frénésie de projets d'infrastructures pendant ses six années de présidence.
Le nouveau président Hakainde Hichilema, élu en août, a promis de remettre sur les rails l'économie en grande difficulté de ce pays riche en ressources minières, et de finaliser les difficiles négociations de renflouement entamées avec le FMI par le gouvernement précédent.
Les nouvelles autorités de Lusaka ont eu des discussions avec le FMI du 27 septembre au 1er octobre dans le but de restructurer la dette.
"Le gouvernement sollicite activement le FMI pour un programme de fonds visant à fournir une base à notre restructuration de la dette", a dit le ministre des Finances.
L'économie zambienne s'est contractée de 4,9% l'année dernière, sa première récession depuis 1998, tandis que le fardeau de la dette publique a atteint 104% du PIB, selon la Banque africaine de développement.