Une fillette de deux ans et cinq femmes âgées entre 25 et 32 ans figurent parmi les victimes qui ont été tuées à la machette, selon une liste dressée par la Croix-rouge locale et consultée par l'AFP.
"Les miliciens Codeco (Coopérative pour le développement du Congo) sont entrés à Drakpa où ils ont tué à la machette" des personnes déplacées, a déclaré pour sa part à l'AFP Jean D'Zba Banju, chef d'un regroupement de villages à Ndo Banju sur le territoire de Djugu (Ituri).
"Ces déplacés avaient fui le village Ngotshi pour s'installer à Drakpa", a-t-il expliqué, ajoutant que cinq autres personnes ont été blessées.
La milice Codeco est un groupe armé structuré autour d’une secte religieuse. Ils prétendent défendre la tribu Lendu, une des communautés de l'Ituri, face à l’armée et à la tribu Hema.
Dans le territoire voisin de Beni, "quatre jeunes ont été tués dans une embuscade tendue samedi par des rebelles ADF (Forces démocratiques alliées), à trois kilomètres d'Eringeti", a déclaré Sabiti Njiamoja, fonctionnaire délégué du gouverneur du Nord-Kivu dans cette cité.
Depuis mai, le Nord-Kivu et l'Ituri ont été placés en état de siège. Kinshasa y a remplacé les autorités civiles par des officiers de l'armée et de la police, en leur donnant plein pouvoir, sans parvenir à mettre fin aux massacres.
Fin novembre, des opérations militaires conjointes des armées congolaise et ougandaise ont été lancées contre les rebelles du groupe d'origine ougandaise ADF, accusés d'attentats jihadistes sur le sol ougandais. Le groupe Etat islamique (EI) les considère comme sa branche en Afrique centrale.
Un élu du Nord-Kivu, Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa, a dressé un bilan d'au moins 96 civils tués dans les territoires d'Irumu (Ituri) et Beni (Nord-Kivu) entre le 9 et le 14 mars, 383 depuis le lancement des opérations congolo-ougandaises et 2.068 depuis l'instauration de l'état de siège.