"La collision entre deux trains a fait 95 blessés qui ont été transportés vers les hôpitaux", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la Protection civile tunisienne, Moez Triaa, précisant que l'un des trains transportait des passagers alors que le second était vide. Selon le porte-parole, la plupart des blessés souffrent de fractures ou de contusions ou sont dans un état de choc, mais aucun cas grave n'est à déplorer.
La Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT) a fait état d'un bilan de 84 blessés, moins lourd que celui communiqué par la Protection civile, ajoutant que "77 d'entre eux ont pu quitter l'hôpital et les sept autres sont sous observation".
La collision entre les deux trains de la SNCFT a eu lieu vers 09H30 locales (08H30 GMT). Une quinzaine d’ambulances et autres véhicules de secours ont été mobilisés sur le lieu de l'accident à Jbel Jelloud, dans la banlieue sud de la capitale.
La SNCFT a annoncé dans un communiqué publié lundi après-midi "l'ouverture d'une enquête pour élucider les circonstances de l'accident et établir les responsabilités". Un correspondant de l'AFP sur place a vu la cabine du conducteur de l'un des trains partiellement éventrée et l'intérieur d'un wagon endommagé.
Infrastructures défaillantes
Le ministre du Transport, Rabi Majidi, s’est rendu sur le lieu de l'accident mais n'a pas fait de déclarations à la presse. La collision a eu lieu quelques minutes avant l'arrivée prévue de deux trains de banlieue se dirigeant vers la gare centrale de Tunis.
Quelques heures après cet accident, la Protection civile a annoncé que cinq personnes avaient été blessées dans le déraillement d'un autre train transportant 220 passagers qui se dirigeait vers Le Kef, à l'ouest de Tunis.
En décembre 2016, cinq personnes ont été tuées et plus de 50 blessées dans la même zone dans une collision entre un bus de transport public et un train, due à des infrastructures défaillantes. A la suite de cet accident, la PDG de la SNCFT, Sabiha Derbal, avait été limogée après que le président à l'époque, Béji Caïd Essebsi, avait demandé de "définir les responsabilités".
La Tunisie a connu en juin 2015 l'un des plus graves drames ferroviaires de son histoire récente, avec la mort de 18 personnes dans un accident entre un train et un camion à El Fahes, à une soixantaine de km au sud de Tunis. La collision était due à un défaut de signalisation au passage à niveau.
Près d'un millier de personnes décèdent chaque année sur les routes de Tunisie, un pays de 11,7 millions d'habitants. En 2021, les accidents de la route ont fait 980 morts et plus de 6.500 blessés, selon l’Observatoire national de la sécurité routière (Onsr), relevant du ministère de l’Intérieur.