"En ce qui concerne la coopération militaire avec d’autres Etats notamment, l’option est désormais de diversifier les partenariats, afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire", a déclaré M. Ouédraogo en présentant "la feuille de route" du gouvernement devant l'Assemblée législative de transition. "En tout état de cause, ces partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et la sincérité", a-t-il poursuivi.
Aucun pays n'a été spécifiquement mentionné par le Premier ministre, à l'heure où la France, partenaire historique, retire ses troupes du Mali. La présentation de "la feuille de route" par M. Ouédraogo, intervenue un mois après la formation du gouvernement, a été suivie de questions sans donner lieu à un vote.
"Face au péril terroriste, nous n’avons d’autre choix que de sauvegarder l’intégrité territoriale, en libérant les zones occupées par les groupes terroristes, en y ramenant la sécurité et en assurant la continuité du service public et le développement local", a estimé le chef du gouvernement.
M. Ouédraogo a affirmé avoir par ailleurs "engagé d’importants projets d’équipements qui vont permettre de renforcer les moyens matériels et logistiques des forces de sécurité, construire de nouvelles infrastructures de sécurité et apporter un appui au déploiement de l’administration publique".
Il a également promis le soutien du gouvernement "pour accélérer le traitement des dossiers de terrorisme pendants en justice", concernant principalement des Burkinabè capturés sur le théâtre d'opérations ou interpellés pour complicité.
Vendredi, lors d'une adresse à la nation, le président de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, auteur d'un coup d'Etat le 24 janvier, a annoncé la création de comités locaux de dialogue avec des groupes armés jihadistes.
"Nous savons tous que sans la complicité de certains de nos concitoyens avec l’entreprise terroriste, ce fléau serait très vite circonscrit", a indiqué lundi le Premier ministre.
Comme ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés. Depuis deux semaines, il fait face à une recrudescence des attaques de jihadistes présumés qui ont fait environ 80 morts, civils et militaires.