Le M23 a pris la "décision de se retirer, une fois de plus, de ses positions nouvellement conquises (...) pour permettre la prise en charge de ses préoccupations à travers un dialogue franc et fructueux avec le gouvernement" congolais, indique-t-il dans un communiqué dimanche.
Le M23 "n'a jamais eu l'intention de faire des conquêtes des espaces pour les administrer, notre seule motivation est le règlement pacifique de la crise" qui l'oppose au gouvernement de Kinshasa, ajoute-t-on. Il n'était toutefois pas établi à la mi-journée dimanche que le retrait de la dizaine de villages concernés était effectif.
Le mouvement rebelle a aussi exprimé "son intention de remettre au comité international de la Croix-rouge tous les [militaires] de l'armée nationale capturés sur la ligne de front en vue d'une prise en charge appropriée".
Des dizaines de village occupés par le M23
"Les rebelles du M23 occupent Gisiza, Gasiza, Bugusa, Bikende-Bugusa, Kinyamahura, Rwambeho, Tshengerero, Rubavu et Basare", ils tiennent toujours "Runyoni et Tchanzu", a détaillé pour l'AFP Nestor Bazirake, rapporteur des organisations de la société civile du groupement (un groupe de villages) de Jomba.
L'armée contrôle la cité de Bunagana et le pont Rwanguba, a-t-il indiqué, ajoutant que par "peur" de nouvelles attaques rebelles, "les habitants ont fui vers l'Ouganda, Kiwanja et Rutshuru centre", deux localités congolaises.
Après quelques jours d'accalmie, les combats avaient repris mercredi entre l'armée congolaise et les rebelles du M23 qui ont pris le contrôle d'une dizaine de villages, dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, selon des sources locales.
Également appelé "Armée révolutionnaire congolaise", le M23 est issu d'une ancienne rébellion tutsi congolaise. Il avait été vaincu en 2013 par l'armée mais est réapparu en fin d'année dernière, reprochant aux autorités de Kinshasa de ne pas avoir respecté des engagements sur la démobilisation de ses combattants.
Les 28 et 29 mars, le M23 était sorti de ses bastions d'altitude dans le territoire de Rutshuru pour venir attaquer des positions de l'armée.
Après deux jours de violents combats, qui avaient provoqué la fuite de plusieurs dizaines de milliers de villageois vers le centre de Rutshuru et vers l'Ouganda, les rebelles avaient déclaré un "cessez-le-feu unilatéral", en affirmant souhaiter "un règlement pacifique de la crise qui (les) oppose au gouvernement".