"Le Mali a récemment exprimé ses inquiétudes (...) concernant les violations de l'espace aérien par des forces étrangères" et "nous pensons qu'il est important d'en discuter au Conseil de sécurité", a indiqué avant la rencontre Anna Evstigneeva, ambassadrice russe adjointe à l'ONU.
Cette réunion est une "bonne occasion de discuter de la situation là-bas. Le Mali a passé des contrats avec des mercenaires privés et ils violent déjà les droits humains. Nous espérons qu'il y aura un certain degré de mise en responsabilité à ce sujet", a déclaré de son côté l'ambassadeur français à l'ONU, Nicolas de Rivière, également avant la session.
Il a ajouté que les forces françaises "continuer(aient) de se retirer du Mali" et précisé ce processus serait "achevé dans les six mois à venir".
Interrogé pour savoir si ce retrait pourrait être accéléré, il a répondu: "Je ne crois pas, nous le faisons de manière très ordonnée et en très bonne coordination avec les forces armées maliennes."
Dans une lettre adressée fin avril à l'ONU, obtenue par l'AFP, le Mali avait dénoncé des "violations répétées et délibérées de l'espace aérien national par des aéronefs étrangers, notamment par les forces françaises, à des fins d'espionnage, d'intimidation et de subversion".
La missive rappelle aussi que le gouvernement du Mali réclame depuis le 18 février le départ sans délai des forces françaises du territoire malien.
La junte au pouvoir au Mali a annoncé lundi soir rompre les accords de défense avec la France et ses partenaires européens, nouvelle manifestation de la dégradation des relations entre Bamako et ses anciens alliés dans le combat contre les jihadistes.
A l'origine, le retrait de l'opération militaire française Barkhane du Mali était prévu pour s'échelonner sur quatre à six mois. Depuis fin 2021-début 2022, la junte malienne s'est adjoint les services de la société paramilitaire privée russe Wagner, à l'occasion d'un rapprochement avec la Russie.
La demande de réunion du Conseil de sécurité par la Russie survient alors que cette instance doit décider en juin de renouveler ou non sa mission de Casques bleus au Mali (Minusma), forte de quelque 14.000 militaires et policiers. A l'ONU, le dossier lié à cette opération de paix est géré par la France.