Depuis le début du mois de mars, la situation sécuritaire et humanitaire se détériore dans le territoire de Rutshuru. Des affrontements entre le M23 et les Forces armées de la RDC ont poussé des milliers de familles à chercher refuge dans des zones plus stables ailleurs dans le pays et dans l'Ouganda voisin.
Dans cette fuite, beaucoup d’enfants ont été séparés de leurs parents.
"La Croix-Rouge a établi des points d’écoute, on les appelle des 'cabines téléphoniques de l’espoir', où les gens peuvent venir pour passer des appels gratuits", révèle Raphaël Tenaud, chef de la sous-délégation de la Croix-Rouge pour le Nord-Kivu.
Depuis mars, plus de 4088 appels gratuits ont ainsi pu être placés par les réfugiés et 155 enfants non-accompagnés ont été réunifiés avec leurs parents, précise le Comité International de la Croix-Rouge sur son site web.
"Du moment où il y a la guerre, nous avons plusieurs enfants qui se sont séparés de leurs parents, qui ne partent plus à l'école... ils n’ont pas accès à la nourriture ni à des infrastructures sanitaires et leur vie est en danger" témoigne le journaliste Daniel Makasi, qui s’intéresse aux questions des droits des enfants à Rutshuru.
Une inquiétude partagée par Séraphin Mugisho, un assistant social à Zawadi asbl, une structure pour l’encadrement des enfants. "Il y a cette nécessité de travailler de façon urgente sur les besoins qui engagent directement les enfants victimes", dit-t-il.
Vanessa Kilanji, présidente honoraire du parlement des enfants du Nord-Kivu, tire la sonnette d’alarme.
"Il y a eu des enfants qui se sont déplacés, des enfants qui ont dû marcher plus de 27 kilomètres à pied et même des enfants de moins de 5 ans obligés de marcher parce que personne ne peut porter personne, tout le monde est fatigué", révèle-t-elle.
Chaque jour, des affrontements sont signalés dans certains villages du territoire de Rutshuru avec comme conséquences d’énormes mouvements de la population et une situation humanitaire précaire.