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L'ambassadeur d'Espagne au Mali convoqué après des propos sur une éventuelle intervention de l'OTAN


Le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, lors d'un événement à Washington, le 1er novembre 2017.
Le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, lors d'un événement à Washington, le 1er novembre 2017.

"L’expansion du terrorisme au Sahel est surtout liée à l’intervention de l’Otan en Libye dont nous payons encore les conséquences", rétorque Bamako.

L'ambassadeur d'Espagne a été convoqué vendredi par le gouvernement malien après des propos du ministre espagnol des Affaires étrangères qui a dit "ne pas exclure" une intervention militaire de l'OTAN au Mali, a-t-on appris de source officielle.

"Nous avons convoqué aujourd’hui l’ambassadeur d’Espagne au niveau du ministère des Affaires étrangères pour élever une vive protestation par rapport à ces propos", a indiqué Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères, lors d'un entretien à la télévision nationale.

Une intervention de l’Otan au Mali, "nous ne l’excluons pas". "si cela représentait une menace pour notre sécurité, nous le ferions", avait déclaré jeudi José Manuel Albares, chef de la diplomatie espagnole, en marge du sommet de l'Otan qui se tenait à Madrid.

"Ces propos sont inacceptables, inamicaux, graves" parce qu'"ils tendent à encourager une agression contre un pays indépendant et souverain", a estimé le chef de la diplomatie malienne.

"Nous avons demandé des explications, une clarification de cette position au gouvernement espagnol. Nous espérons que cela va venir assez rapidement", a ajouté M. Diop.

"Le ministre doit se rappeler que la situation actuelle d’insécurité et d’expansion du terrorisme au Sahel est surtout lié à l’intervention de l’Otan en Libye dont nous payons encore les conséquences", a-t-il aussi souligné.

Dans un tweet publié samedi, l'ambassade d'Espagne au Mali a tenté de clarifier la position de son pays: "L'Espagne n'a pas demandé pendant le sommet de l'OTAN ni à aucun autre moment une intervention, mission ou une action quelconque de l'Alliance au Mali", lit-on.

Le précédent libyen qui fâche

En 2011 le Guide libyen Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 1969, est renversé et tué par des rebelles soutenus par les États-Unis, la France et l'OTAN, qui s'étaient impliqués directement dans le conflit, allant jusqu'à lancer des frappes aériennes en Libye. Une intervention que désapprouvait l'Afrique et dont les voisins de la Libye se plaignent toujours amèrement.

La chute du pouvoir de Kadhafi a conduit à un déferlement d'armes et de combattants au Sahel, posant un défi sécuritaire majeur avec son lot de morts et de déplacements massifs. C'est depuis 2012, soit un an après la mort de Kadhafi, que Mali est plongé dans une profonde crise sécuritaire, politique et humanitaire avec le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord du pays. La propagation jihadiste a gagné le centre et les pays voisins, à savoir le Burkina Faso et le Niger.

"Intérêt stratégique"

Cette année, la nouvelle feuille de route de l'Otan évoque, pour la première fois, l'"intérêt stratégique" que revêtent pour elle le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et le Sahel, ainsi que, notamment, les menaces que sont le terrorisme et l'immigration illégale.

L'Espagne avait fait de la prise en compte des menaces sur le flanc sud sa grande priorité pour ce sommet.

Madrid craint en particulier que l'instabilité au Sahel, où plusieurs groupes jihadistes sont très actifs, n'entraîne une augmentation de l'immigration clandestine.

Située à quelques kilomètres des côtes africaines, l'Espagne est devenue l'une des principales portes d'entrée de l'immigration irrégulière en Europe.

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