La boulangerie de GEE-MAMA, située au cœur du bidonville de Nyanya, dans l’Etat de Nassarawa qui borde la capitale Abuja, a fermé ses portes depuis deux semaines. C'était bien avant le déclenchement de la grève des boulangers qui sévit à l’échelle nationale.
La propriétaire, Georgina Abba, explique les raisons du choix difficile de fermer son entreprise créée il y a plus de sept années.
"Le coût de la production est devenu énorme. Nous avons tout fait pour survivre durant la période du covid-19 en nous battant pour maintenir notre clientèle et notre personnel pour éviter qu’on perde tout", confie-t-elle.
Les difficultés rencontrées par les boulangeries comme celle de GEE-MAMA se répercutent sur toute la chaîne de distribution, frappant au passage aussi bien les revendeurs détaillants que les fournisseurs.
"Le pain produit par GEE-MAMA est de bonne qualité. Les gens aiment ce pain. Quand nous avons le pain dans nos boutiques les gens se pressent pour acheter. Mais maintenant ce n’est plus le cas", se plaint Rose, une détaillante dont la boutique est située non loin de la boulangerie.
Même son de cloche chez Joséphine Kizito, une tenancière qui manque aussi du pain en ce moment.
"Sans le pain de GEE-MAMA, il n’y a pas d’achats. Les gens réclament ce pain tout le temps. Ils aiment le prix et depuis que le pain a disparu nous avons des problèmes", déplore-t-elle.
Le coût de la farine, du sucre et d'autres matériaux utilisés dans les boulangeries connaît une augmentation allant au-delà de la portée de nombreux boulangers. De nombreuses travailleurs sont au chômage technique, d’autres licenciés tout simplement.
Entre temps, des négociations sont en cours entre le syndicat des boulangers et les autorités fédérales mais aucune solution n'a été trouvée pour le moment.
La grève était censée durer quatre jours mais les boulangers menacent de poursuivre indéfiniment leur mouvement d'humeur.