La campagne avait déjà été atypique avec un nombre record de candidates, dont trois figurant comme colistières des quatre prétendants à la présidence.
Mardi dernier, 22,1 millions d'électeurs devaient choisir leur nouveau président, ainsi que 290 députés, 47 sénateurs, 47 gouverneurs de comté et 1.450 membres des assemblées de comtés.
Parmi les 16.100 candidats, les Kényans ont élu 26 députées, contre 23 en 2017, sept gouverneures, contre trois en 2017, et trois sénatrices.
Les femmes ont remporté la victoire dans les comtés politiquement influents de Kirinyaga et Machakos ainsi que Meru, où l'ancienne représentante des femmes Kawira Mwangaza s'est présentée en tant qu'indépendante et a battu ses concurrents masculins.
Dans la ville de Nakuru, dans la vallée du Rift, les femmes ont décroché huit postes dont un de gouverneure et de sénatrice.
"A présent, asseyez-vous et regardez ce que les femmes peuvent faire quand elles sont en fonction", a déclaré Tabitha Karanja, femme d'affaires à la tête la deuxième plus grande brasserie du Kenya (Keroche Breweries Ltd) et fraîchement élue sénatrice sous l'étiquette de l'United Democratic Alliance(UDA) de William Ruto.
Depuis l'élection de la première femme au Parlement en 1969, le paysage politique au Kenya est resté majoritairement masculin et l'application de la parité parcellaire.
La Constitution de 2010 requiert un équilibre de deux tiers/un tiers entre les hommes et les femmes au Parlement. Mais les deux chambres, dominées par des hommes, n'ont jamais voté de loi en ce sens, malgré des recours en justice pour leur forcer la main.
Le nombre de femmes élues avait déjà progressé en 2017, pour atteindre environ 20% de l'Assemblée nationale. Le Kenya reste toutefois loin de certains de ses voisins, comme le Rwanda, en terme de parité.
Le parcours politique des Kényanes est souvent semé d'embuches et celui des candidates de 2022 n'a pas fait exception.
La campagne "a été entachée de violences visant les femmes" malgré les avertissements et les promesses du gouvernement de s'attaquer au problème, selon la Fédération internationale des droits de l'homme et l'ONG Commission des droits de l'homme du Kenya.
Toutefois "l'émergence de plus de candidatures de femmes confirme que ces tactiques primitives ne fonctionnent plus aussi bien que dans le passé", notait dans son éditorial du 5 août l'influent quotidien kényan Daily Nation.