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Combats meurtriers à Tripoli, la capitale libyenne


ARCHIVES - De la fumée s'élève de la zone de l'aéroport de Tripoli en Libye, le 13 juillet 2014.
ARCHIVES - De la fumée s'élève de la zone de l'aéroport de Tripoli en Libye, le 13 juillet 2014.

Au moins un civil a été tué et plusieurs autres ont été blessés dans de violents affrontements entre groupes armés dans la capitale libyenne Tripoli, en cours depuis la nuit de vendredi à samedi, faisant craindre une nouvelle guerre.

Les combats, aux armes lourdes et légères, ont éclaté dans la nuit dans plusieurs quartiers de Tripoli (ouest), sur fond de chaos politique avec deux gouvernements rivaux.

Des rafales d'armes et des explosions ont retenti toute la nuit et les combats se poursuivaient samedi à mi-journée, selon un journaliste de l'AFP.

Le gouvernement basé à Tripoli a imputé la responsabilité des affrontements au camp du gouvernement rival, alors même que "des négociations devaient avoir lieu pour éviter une effusion de sang dans la capitale", a-t-il assuré dans un communiqué.

Le porte-parole du Service des ambulances et de secours à Tripoli, Oussama Ali, a fait état de "blessés parmi les civils" sans pouvoir donner de chiffres.

"Menaces"

La presse locale a affirmé que des civils ont également été tués, mais aucun bilan officiel n'a pour l'heure été publié.

L'agence de presse libyenne Lana a cependant annoncé la mort de l'acteur Mustapha Baraka qui se trouvait dans un des quartiers au coeur des combats. Son décès a suscité une grande émotion sur les réseaux sociaux où il postait régulièrement des vidéos.

Les affrontements ont causé d'importants dégâts en plein coeur de la capitale, selon des images diffusées sur internet, montrant des voitures calcinées et des bâtiments criblés de balles. Une mosquée et une clinique privée ont pris feu, selon ces images.

Le gouvernement basé à Tripoli, dirigé par Abdelhamid Dbeibah, a accusé le Premier ministre rival Fathi Bachagha, qui se trouve à Syrte (centre), de "mettre à exécution ses menaces" de s'emparer de la ville.

Depuis sa désignation en février par le Parlement siégeant dans l'Est, M. Bachagha tente, sans succès, d'entrer à Tripoli pour y asseoir son autorité, menaçant dernièrement de recourir à la force pour y parvenir. Il n'avait pas réagi dans l'immédiat aux accusations de Tripoli.

M. Bachagha est soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen, dont les forces avaient tenté de conquérir la capitale en 2019.

M. Dbeibah, à la tête d'un gouvernement de transition, affirme qu'il ne remettra le pouvoir qu'à un gouvernement élu.

"Préoccupée"

Les tensions entre groupes armés fidèles à l'un ou l'autre des dirigeants rivaux se sont exacerbées ces derniers mois à Tripoli. Le 22 juillet, des combats y avaient fait 16 morts, dont des civils, et une cinquantaine de blessés.

"Les Etats-Unis sont très préoccupés par les affrontements violents à Tripoli", a déclaré l'ambassade américaine en Libye.

La mission de l'ONU en Libye s'est elle aussi dite "profondément préoccupée" par les "affrontements (...) dans des quartiers peuplés de civils", appelant à "un arrêt immédiat des hostilités".

Le gouvernement en place à Tripoli est né début 2020 d'un processus parrainé par l'ONU, avec comme mission principale l'organisation d'élections en décembre dernier mais reportées sine die en raison de fortes divergences sur la base juridique des scrutins.

La Libye a sombré dans le chaos après le soulèvement ayant entraîné la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. En onze ans, le pays d'Afrique du Nord a vu passer une dizaine de gouvernements, deux guerres civiles et n'est jamais parvenu à organiser une élection présidentielle.

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