"L'Erythrée déploie toute son armée ainsi que des réservistes sur tous les fronts. Le commandement oriental d’Abiy Ahmed, des éléments importants du commandement nord-ouest et trois divisions de commando ont également été déployées aux côtés des forces érythréennes”, a déclaré Getachew Reda, porte-parole du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
Il indique aussi que les forces spéciales de la région éthiopienne d'Amhara au sud ont également rejoint l’offensive.
“Nos forces défendent héroïquement leurs positions”, assure M. Reda sur Twitter.
Aucune autorité des forces citées n'a encore réagi à ces affirmations du TPLF qui combat, depuis près de deux ans, les forces fédérales éthiopiennes et leurs alliés, dont l’Erythrée.
Si elle est confirmée, cette offensive marquera une escalade dans une guerre qui a déjà déplacé des millions de personnes et déclenché une catastrophe humanitaire dans le nord de l’Éthiopie.
Samedi, le gouvernement canadien a averti que l'Érythrée mobilisait des forces armées en raison de la reprise des combats au Tigré; exhortant ses citoyens en Érythrée à limiter leurs déplacements et à surveiller les médias locaux.
Le ministre érythréen de l’Information, Yemane Gebremeskel, a confirmé au cours du week-end que son gouvernement avait appelé certains réservistes mais qu’il ne mobilisait pas l'ensemble de la population.
L'Érythrée a envoyé des troupes au Tigré pour soutenir l'armée éthiopienne qui combattent les rebelles du Tigré depuis novembre 2020.
Mais jusqu'en mars 2021, les autorités d'Asmara et d'Addis Abeba démentaient les informations faisant état de la présence des forces érythréennes au Tigré, malgré les nombreux récits de viols collectifs et de massacres de civils attribués aux troupes d'Érythrée. Celle-ci a toujours nié ces accusations des résidents et des groupes de défense des droits de l'homme.
Le conflit au Tigré a repris le en août après la violation d'un cessez-le-feu d'environ cinq mois dont les deux parties s'accusent mutuellement.
L'Érythrée et l'Éthiopie ont mené une guerre frontalière de 1998 à 2000. À l'époque, le gouvernement éthiopien était dominé par le TPLF, qui reste l'ennemi juré de l'Érythrée.
En 2018, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed est arrivé au pouvoir et a signé un accord de paix avec l'Érythrée. Cet acte lui a valu le prix Nobel de la paix à 43 ans. Mais les relations entre Abiy Ahmed et le TPLF se sont rapidement détériorées.
Le gouvernement d'Abiy accuse le TPLF d'essayer de réaffirmer la domination tigréenne sur l'Éthiopie, tandis que le TPLF accuse le premier ministre de trop centraliser le pouvoir et d'opprimer les Tigréens.