Une frappe sèche du gauche et Messi a redonné vie à l'Argentine: empêtrée dans un combat incertain face au Mexique, l'Albiceleste s'en est tirée (2-0) grâce à son N.10 et maîtrise son destin au Mondial-2022, même si les doutes nés de la défaite contre l'Arabie saoudite n'ont pas tous disparu.
"Et puis vous savez ce qui s'est passé. Le N.10 a marqué...", a résumé devant la presse le sélectionneur argentin Lionel Scaloni, après avoir tenté d'apporter quelques explications tactiques à la bonne deuxième période de son équipe.
C'est à la 64e minute que Messi a trouvé une fenêtre de tir, une seule. Son pied gauche de génie a expédié le ballon dans le petit filet d'Ochoa et lui est allé fêter ça devant le mur de spectateurs argentins massés derrière le but, leur distribuant baisers et "Vamos !".
Ils lui ont répondu en hurlant son nom et l'immense stade de Lusail, le plus grand de cette Coupe du monde au Qatar avec près de 89.000 places, a explosé comme un Monumental ou une Bombonera du désert.
Ambiance traquenard
"Que Messi soit le meilleur joueur du monde, c'est un message que tout le monde a reçu depuis des années. Messi doit profiter de cette Coupe du monde, les fans doivent profiter de le voir jouer", a aussi jugé Scaloni.
Le spectacle va durer au moins encore un match mais l'Argentine n'est ni totalement guérie, ni totalement tirée d'affaire. Sa qualification pour les huitièmes de finale n'est pas encore acquise, même si une victoire mercredi contre la Pologne la lui offrirait à coup sûr.
En revanche, plusieurs scénarios risquent de l'envoyer à la deuxième place du groupe C, pour une probable et dangereuse réédition du choc de 2018 face à la France, championne en titre.
Mais les Argentins n'en sont pas encore à ces calculs, trop heureux de s'être sortis du piège mexicain. Car si la partie s'est disputée dans une ambiance exceptionnelle, la première de cette ampleur depuis le début du Mondial, elle a très vite pour eux viré au traquenard.
Appuyés sur une défense renforcée à cinq, le Mexique a d'entrée placé le match sur un terrain guerrier et l'Argentine, qui s'était mise toute seule en difficulté en perdant contre les Saoudiens, s'est retrouvée en plein bourbier.
Scaloni perplexe
Le Mexique a multiplié les fautes et ses supporters aux masques de catcheurs étaient alors à la fête: leurs deux passions étaient réunies en un même lieu.
Dans ce contexte plein d'anxiété, l'Argentine a débuté plus que moyennement, avec une quantité terrible de gestes ratés. Isolé, Messi s'est retrouvé à disputer des duels aériens dans la surface adverse ou à partir seul au pressing. Le N.10 argentin sait tout faire, certes, mais certains de ses talents sont plus éclatants que d'autres.
Au bout du compte, sans strictement rien proposer, le Mexique a eu la meilleure occasion de la première période avec un bon coup franc de Vega (45e). Sur son banc, Scaloni s'est alors gratté la tête. Il y a une semaine, son équipe était une prétendante légitime au titre, un match et demi plus tard, elle en semblait très loin.
Le but de Messi a radicalement changé la donne, mais est-ce que le talent sans égal du septuple Ballon d'Or suffira pour aller au bout ? Autour de lui, quelques-uns (McAllister, Montiel...) ont semblé assez loin du niveau requis pour aller loin en Coupe du monde, mais même certains de ses plus fiables disciples, comme Di Maria ou De Paul, ont été en difficulté.
Au bout du match, la frappe magnifique du jeune Enzo Fernandez (21 ans), qui a donné à l'Albiceleste le très mérité but du 2-0 (87e), a tout de même montré que Scaloni avait des talents en réserve. Mais en attendant qu'ils prennent vraiment le relais, comme d'habitude, le N.10 a marqué.