"Pour protéger les populations de faune sauvage du braconnage et perturber le trafic illicite qui en découle, nous devons suivre l'argent de la même manière que nous le faisons pour d'autres graves infractions", a plaidé Mme Yellen lors d'une visite dans une réserve animale au nord de la capitale, Pretoria.
"Cela inclut l'identification et la saisie des profits générés par le trafic illégal de la faune sauvage", a-t-elle précisé. L'unité en question permettrait d'améliorer le partage d'informations entre les agences de renseignements financiers afin de mieux appuyer les services de police des deux pays, a ajouté la ministre américaine.
L'Afrique du Sud abrite près de 80% de la population de rhinocéros de la planète. Cela en fait un haut lieu du braconnage pour cet animal menacé de disparition, alimenté par la demande de l'Asie, où les cornes du pachyderme, principalement composées de kératine, sont utilisées dans la médecine traditionnelle.
Selon l'ONG Save the Rhino International, près de 10.000 rhinocéros parcouraient en 2013 le parc Kruger, plus grande réserve animalière d'Afrique du Sud, contre un peu plus de 2.400 actuellement, soit une chute de 75 % en moins de dix ans. Le braconnage en Afrique du Sud vise également les pangolins et les éléphants.
Mme Yellen effectue une tournée en Afrique, l'une des premières d'une série de visites attendues de hauts responsables de l'administration américaine depuis le lancement en décembre d'une offensive diplomatique sur un continent qui est le terrain d'une âpre concurrence économique et politique entre grandes puissances, notamment la Chine et la Russie.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, l'a précédée lundi en Afrique du Sud, qui a récemment annoncé des manœuvres communes en février avec les marines russe et chinoise au large de ses côtes.