Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a dénoncé vendredi l'accord annoncé entre Israël et le Soudan en vue d'une "normalisation" de leurs relations.
Jeudi, le Soudan, gouverné par les militaires, et Israël ont annoncé s'être mis d'accord pour avancer vers une normalisation. La diplomatie israélienne a assuré qu'un traité de paix serait signé "après le transfert du pouvoir à un gouvernement civil au Soudan", pays qui nage en plein chaos politique.
Le Hamas "condamne dans les termes les plus vifs" l'annonce de jeudi allant "à l'encontre de la position véritable et historique du peuple soudanais, qui est contre une normalisation avec l'Etat d'occupation israélien et pour le soutien à la juste cause palestinienne", selon un communiqué de cette organisation armée.
"Nous appelons les dirigeants soudanais à revenir sur cette décision contraire aux intérêts du peuple frère du Soudan et qui ne ferait que servir les projets d'occupation israéliens", ajoute le Hamas.
Le Jihad islamique, autre groupe armé palestinien, a estimé par la voix de son porte-parole Tariq Salmi qu'il s'agissait d'une "honte pour un pays arabe de la stature du Soudan".
En janvier 2021, le Soudan avait exprimé son adhésion aux accords dits d'Abraham, mais contrairement aux Emirats arabes unis, à Bahreïn et au Maroc également liés à ce pacte de normalisation avec Israël, cela n'avait pas découlé sur des mesures concrètes.
Ces accords ont brisé une position arabe selon laquelle aucune entente n'est possible avec Israël sans une résolution juste du conflit israélo-palestinien. Ils ont été dénoncés comme une "trahison" par les Palestiniens.
En se rapprochant d'Israël en 2021, les civils et militaires qui se partageaient alors le pouvoir au Soudan avaient rompu avec la position inflexible du dictateur Omar el-Béchir, grand ennemi de l'Etat hébreu et longtemps proche du Hamas, déchu en 2019.
En octobre 2021, le général Abdel Fattah al-Burhane a pris le pouvoir au Soudan après un coup d'Etat. Le général Burhane a rencontré jeudi le chef de la diplomatie israélienne Eli Cohen à Khartoum, un "voyage politique historique" d'après les termes de la diplomatie israélienne.