Des militaires ont été déployés en nombre sur certains axes, qu'ils ont remontés en marchant en colonnes ou à bords de jeeps armées, dissuadant notamment des groupes de jeunes de dresser des barricades dans cette ville de plus d'un million d'habitants.
L'objectif de cette "marche de dissuasion" des forces armées de la RDC était de "rassurer la population", de lui montrer que l'armée est là, "prête à parer à toute éventualité", a déclaré aux journalistes le colonel Guillaume Ndjike, son porte-parole.
Lundi, une manifestation à l'appel d'un collectif de mouvements citoyens s'était achevée par des pillages de boutiques et de certaines églises fréquentées par des "rwandophones". Les manifestants protestaient contre la "passivité" des militaires de la force de la Communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC), dont les premières troupes kényanes ont été déployées en novembre à Goma.
Les organisateurs, qui projetaient de mener plusieurs jours de grève générale, ont appelé dans la soirée à la levée du mouvement, mais la plupart des commerces sont restés fermés mardi. Créée l'an dernier, la force régionale de l'EAC a pour mission d'imposer la paix dans l'est de RDC où le M23 est à l'offensive depuis fin 2021. Mais ses militaires n'ont jusqu'à présent pas fait usage de la force contre les rebelles.
Mouvement majoritairement tutsi, le M23 (pour Mouvement du 23 mars) s'est emparé ces derniers mois de vastes pans de territoires au nord de Goma et continue sa progression au nord-ouest de la ville. La RDC accuse le Rwanda de soutenir le M23, ce qui est corroboré par des experts de l'ONU et les pays occidentaux, bien que Kigali s'en défende.