Le but de "Rise Mzansi" est de raviver l'esprit de 1994. Le parti, dont le nom signifie "Lève-toi Afrique du Sud !" en zoulou, a été lancé le mois dernier dans le but d'insuffler une dynamique unitaire au sein de la population.
"2024 est notre 1994", a déclaré Songezo Zibi, le principal dirigeant du parti, lors du lancement de l'organisation à Johannesburg, en faisant référence aux élections générales de l'année prochaine. Parmi ces élections, la présidentielle est certainement la plus convoitée. Le président actuel, Cyril Ramaphosa, dirige le pays non sans difficultés.
Une confiance érodée
Pour ces élections de 2024, la présidentielle est certainement la plus convoitée. L'actuel président Cyril Ramaphosa a été propulsé à la tête du pays suite à la démission forcée de Jacob Zuma en 2018. Selon l'opposition, cet ancien syndicaliste, proche compagnon de lutte de Nelson Mandela, a globalement déçu les espoirs suscités par son arrivée au pouvoir.
La corruption endémique, les scandales à répétition et l'économie en difficulté, notamment en raison de la crise énergétique, ont affaibli le chef de l'État, faisant face à une contestation grandissante. Bien sûr, une telle situation n'est pas favorable à l'ANC, son parti.
Lors des élections locales de novembre 2021, l'ANC a perdu sa majorité pour la première fois de son histoire, obtenant un score inférieur à 50%. Cela témoigne d'une perte de confiance du peuple envers ce parti qui était autrefois un rempart contre les inégalités. De nombreux sondages prédisent une nouvelle perte de terrain lors des prochaines échéances électorales.
Opportunité historique
Cette situation inquiétante pour l'avenir du parti de Nelson Mandela suscite des ambitions dans le camp opposé. "L'Afrique du Sud a besoin d'une réinitialisation. Les militants de l'ANC méritent une organisation qui prend au sérieux leurs aspirations au lieu de les utiliser à des fins d'enrichissement personnel ou de pouvoir", affirme Songezo Zibi, dont le parti est le dernier à vouloir profiter des difficultés actuelles au sein de l'ANC.
Cependant, l'opposition devra elle-même surmonter ses propres divisions pour espérer surpasser le parti au pouvoir. L'ANC n'exclut pas la possibilité de nouer des alliances afin de se maintenir au pouvoir en cas de contreperformance lors des élections de l'année prochaine.
"Restons unis dans notre diversité et travaillons ensemble pour renverser l'ANC", a récemment lancé John Steenhuisen, le chef de l'Alliance démocratique, le principal regroupement d’opposition.
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