Le Premier ministre a dans le même temps déclaré qu'il "n'y a pas de négociation possible" avec les "hordes terroristes".
Samedi, "un convoi sécurisé" a été "la cible d’une attaque d’hommes armés" près de Bourasso, informe un communiqué du gouvernorat de la région de la Boucle du Mouhoun, proche du Mali. "Cette attaque a occasionné la mort d'une vingtaine de personnes, principalement des VDP (Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs civils de l'armée)", a précisé un responsable local qui a requis l'anonymat.
Le gouvernorat de la Boucle du Mouhoun, qui n'évoque pas de décès, mentionne de son côté "18 combattants blessés" et "actuellement pris en charge". Confirmant l'attaque, une source sécuritaire a précisé qu'un "appui aérien déployé après l'embuscade a permis de détecter et neutraliser une trentaine de terroristes", au nord-est de Bourasso. Dimanche, "un autre groupe (de jihadistes présumés) s'en est pris aux populations de Ouakara, toujours dans la région de la Boucle du Mouhoun, faisant des victimes innocentes au sein des habitants", a poursuivi cette même source, précisant que "des opérations sont en cours pour sécuriser les populations".
"On a enregistré une vingtaine de personnes tuées par les assaillants qui ont fait irruption dans le village de Ouakara", situé à environ 100 kilomètres de Bourasso, a indiqué à l'AFP un habitant, précisant que "le bilan est provisoire". "Depuis hier (lundi), plusieurs personnes ont quitté le village pour se rendre à Nouna ou à Dédougou, car les terroristes ont donné un ultimatum de 72 heures pour vider le village", a indiqué cet habitant.
Depuis quelques semaines, les attaques violentes se multiplient dans la région de la Boucle du Mouhoun, frontalière du Mali. Le 21 mai, au moins 13 personnes ont été tuées par des individus armés non identifiés, à Haourèma-Karekuy, une localité située à 10 km au nord de Nouna.
Deux jours plus tôt, une douzaine de civils avaient été tués par une attaque contre le village de Kié tandis que le 13 mai, une autre offensive jihadiste contre la localité de Youlou avait fait 33 morts. Mais d'autres territoires sont également touchés par des attaques, qui ont fait au total plus de 100 morts en mai.
Le 21 mai, une quinzaine de civils ont été tués dans l'est du pays, "dans les quartiers périphériques de Kompienga", chef-lieu de la province éponyme, près du Togo et du Bénin.
"Pas de négociation"
Les quelque 50.000 VDP actuellement recensés dans le pays, ces supplétifs civils de l'armée formés pendant un à deux mois, paient un lourd tribut dans la lutte antijihadiste au Burkina.
Mardi, le Premier ministre du Burkina Faso, Apollinaire Kyélem de Tambèla, a réaffirmé la volonté du gouvernement d'augmenter leur nombre dans l'armée. "Notre ambition est de porter le nombre des VDP à 100.000 et même au-delà", a-t-il annoncé lors de son discours sur la situation de la nation, devant l'Assemblée législative de Transition.
Le chef du gouvernement a également déclaré qu'il "n'y a pas de négociation possible" avec les "hordes terroristes". "Nous ne négocierons jamais, ni l’intégrité territoriale du Burkina Faso, ni sa souveraineté (...) La seule négociation qui vaille avec les bandits armés est celle qui se fait actuellement sur le champ de bataille", a-t-il ajouté.
Le Burkina, théâtre de deux coups d’État militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières. Les violences ont fait depuis sept ans plus de 10.000 morts, civils et militaires, selon des ONG, et plus de deux millions de déplacés internes.
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