L'ultra favori anglais a peiné contre les finalistes surprises nerazzurri, mais ses efforts ont été récompensés par un but tardif de Rodri (68e), un des hommes de base de Guardiola. Comme un symbole de la patience et de la persévérance des Mancuniens, d'année en année, pour atteindre leur Graal.
Le spectacle n'a pas été à la hauteur de la finale de 2005, avec le mythique renversement de Liverpool après avoir été mené 3-0 à la mi-temps par l'AC Milan, dans ce même stade olympique Atatürk. Mais les vainqueurs s'attardent peu sur le scénario, pourvu qu'il y ait la victoire au bout.
Les Skyblues, dopés par les pétro-dollars de leur propriétaire émirati et par leur armada de stars, ont pourtant failli laisser filer leur finale, comme en 2021 contre Chelsea (0-1).
Comme l'argent n'empêche pas la mauvaise fortune, ils ont rapidement perdu leur créateur belge Kevin De Bruyne, sur blessure, après une grosse demi-heure de jeu. C'était une malédiction pour Manchester autant que pour le Belge, déjà frappé du même sort en finale il y a deux ans.
Moins tranchants offensivement à l'image d'Erling Haaland, imprécis dans leurs passes et coupables d'erreurs inhabituelles, les Citizens s'en sont remis à Rodri, milieu totem de Guardiola, pour forcer le verrou italien.
Le milieu espagnol a parfaitement repris un service en retrait de Bernardo Silva, au point de pénalty, en déposant une belle frappe au fond des filets d'André Onana, impérial jusque-là.
A Istanbul, Rodri a connu sa cinquante-deuxième titularisation de la saison avec Manchester, toutes compétitions confondues, ce qui en dit long sur la confiance que lui accorde Guardiola. Seul Lionel Messi en 2011-2012 a été plus titularisé par le Catalan sur une même campagne.
Haaland muselé
Cela renvoie une décennie en arrière, quand Guardiola marchait sur l'Europe avec ses deux premiers titres acquis sur le banc du Barça. Sa longue disette est derrière lui, pour le plus grand plaisir du cheikh Mansour, membre de la famille royale émiratie et propriétaire de City depuis 2008.
Pour le couronnement attendu de ses poulains, le haut dignitaire avait même pris place à Istanbul en tribunes – une première en treize ans –, au même titre que son frère Mohammed ben Zayed, le président des Emirats.
Cette venue de Cheikh Mansour aurait toutefois pu virer au cauchemar tant l'armada de City a souffert, comme anesthésiée par la vaillante arrière-garde italienne.
Isolé, sevré de bons ballons, le "Terminator" Erling Haaland a gâché ses rares munitions, comme sur cette frappe du gauche repoussée de la main gauche par André Onana (27e). Sa première saison avec Manchester reste exceptionnelle, avec 52 buts, mais elle s'achève sur cinq matches sans marquer.
L'explosion de joie, sur le terrain et dans le virage anglais, au coup de sifflet final était quoi qu'il en soit à la hauteur de l'immense soulagement des Mancuniens, pas passés loin du pire.
Car l'Inter Milan et ses incroyables tifosi ont cru jusqu'au bout pouvoir renverser le géant anglais. Il y a d'abord eu cette incroyable double occasion de la tête de Federico Dimarco, repoussée par la barre transversale d'Everson puis par la jambe de son coéquipier Romelu Lukaku.
L'attaquant belge n'est pas passé loin non plus de l'égalisation, à la 89e minute, mais Ederson a repoussé sa tentative avant de réaliser un nouvel arrêt salvateur dans le temps additionnel.
L'Inter Milan n'ajoutera pas une quatrième Ligue des champions à sa collection, après 1964, 1965 et 2010. Au coup de sifflet final, les Italiens ont fini à terre, en larmes. Comme Haaland, mais celles du Norvégien étaient de joie.
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