Les services de sécurité russes (FSB) ont pour leur part assuré avoir déjoué un attentat à la bombe préparé selon eux par Kiev pour assassiner le dirigeant installé par Moscou en Crimée, péninsule annexée en 2014.
Les forces ukrainiennes ont lancé début juin un opération d'envergure destinée à reprendre les territoires occupés par la Russie, mais les gains restent pour le moment limités du fait d'une puissante défense russe et d'un manque d'aviation et de munitions d'artillerie.
Dans le Sud, "les territoires libérés ont augmenté de 28,4 kilomètres carrés", portant à 158 km2 la surface totale reprise dans cette zone depuis le lancement de la contre-offensive, a indiqué la vice-ministre de la Défense Ganna Maliar. Dans l'Est, où les troupes ukrainiennes combattent notamment autour de la ville dévastée de Bakhmout, les gains de Kiev ont seulement atteint 9 km2, selon elle.
"L'ennemi résiste fortement, un duel très rude est en cours", a souligné Mme Maliar, alors que Moscou a construit pendant des mois des lignes défensives à base de tranchées et de champs de mines.
De l'autre côté du front, l'armée russe a lancé des attaques dans les secteurs d'Avdiïvka, de Mariïnka et de Lyman, auquel s'ajoute depuis la fin de semaine dernière celui de Svatové. Toutes ces zones sont situées sur le front Est, où ont lieu des "combats acharnés", avait précisé Mme Maliar dimanche.
Crispations
Côté russe, les services de sécurité, le FSB, ont affirmé lundi avoir arrêté un homme accusé d'une tentative d'assassinat à la bombe du dirigeant pro-Moscou de la Crimée annexée, Sergueï Aksionov.
Selon le FSB, cet homme a été "recruté par des officiers du SBU", les services de sécurité ukrainiens, et avait suivi une formation au renseignement subversif en Ukraine, y compris aux explosifs". "Le poseur de bombe n'a pas eu le temps de mettre à exécution son intention criminelle, car il a été arrêté au moment où il récupérait un engin explosif d'une cache", a encore indiqué le FSB.
Imputés à Kiev par Moscou, plusieurs attentats ayant tué ou blessé des responsables de l'occupation russe en Ukraine ont eu lieu depuis le début de l'invasion russe en 2022.
Si les analystes estiment que l'Ukraine n'a pas encore lancé le gros de ses forces fraîchement formées et équipées d'armes occidentales dans sa contre-offensive, la lenteur apparente de l'opération, surtout par rapport aux succès de précédentes contre-offensives de Kiev dans le Nord-est et le Sud l'an dernier, semble avoir suscité des crispations.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en recevant samedi le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, avait critiqué les partenaires occidentaux de Kiev sur le rythme de mise en oeuvre de la formation des aviateurs ukrainiens, habitués aux MiG et Soukhoï soviétiques, au pilotage des F-16.
"Invitation" dans l'Otan
"Il n'y a pas de calendrier des missions d'entraînement. Je pense que certains partenaires traînent des pieds. Pourquoi le font-ils? Je ne le sais pas", a dit M. Zelensky.
Le commandant de l'armée ukrainienne Valery Zaloujny s'était lui agacé dans une interview au Washington Post vendredi de l'impatience des Occidentaux de voir des progrès sur le terrain face aux forces russes. "Ca me gonfle", a-t-il lancé, tout en exhortant à accélérer les livraisons des F-16 promis.
Le chef d'état-major américain Mark Milley, depuis Washington, a répondu que les Etats-Unis et leurs alliés faisaient leur possible pour envoyer ce dont l'Ukraine a besoin.
Ces développements sur le terrain interviennent une semaine avant une importante réunion de l'Otan à Vilnius en Lituanie, au cours de laquelle les alliés doivent formuler une position commune sur les garanties de sécurité qu'ils sont prêts à accorder à l'Ukraine, faute d'une promesse d'adhésion accélérée.
L'Ukraine a multiplié ces dernières semaines les déclarations demandant de la "clarté" sur ses perspectives d'adhésion à l'Alliance. Au grand dam de Kiev, le président américain Joe Biden avait averti le 17 juin que l'Ukraine ne bénéficierait pas de traitement de faveur.
Volodymyr Zelensky a lui exigé samedi que son pays reçoive un "signal très clair et intelligible", une "invitation" selon laquelle son pays pourra "devenir un membre à part entière de l'Otan après la guerre".
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