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Les deux principaux syndicats nigérians appellent à une grève illimitée


Depuis la fin des subventions sur le carburant annoncée il y a trois mois, la tension monte entre les syndicats et les autorités fédérales.
Depuis la fin des subventions sur le carburant annoncée il y a trois mois, la tension monte entre les syndicats et les autorités fédérales.

Les deux plus grands syndicats des travailleurs du Nigeria vont déclencher une grève illimitée à partir du 3 octobre pour protester contre le coût de la vie, la suppression des subventions sur le carburant ayant fait exploser les prix à la pompe.

Rien na va plus entre les syndicats nigérians et le gouvernement fédéral depuis la fin des subventions sur le carburant il y a trois mois. Les rencontres et discussions avec le ministre du travail et d’autres représentants du gouvernement fédéral n’ayant rien donné, les deux syndicats ont mené une grève d’avertissement de deux jours en &oût dernier.

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"Le NLC et le TUC se sont réunis et ont décidé d’entamer une grève illimitée et la fermeture totale de toutes les institutions à partir de mardi", explique Festus Osifo, le président du Congrès des syndicats du Nigeria.

Dix exigences sont sur la table de négociation, notamment le prix élevé du carburant à la pompe, le paiement des arriérés de salaires des enseignants des universités publiques, la renégociation du salaire minimum de la fonction publique et la remise en fonction des raffineries nationales.

"Une réticence flagrante à agir"

La puissante centrale syndicale des travailleurs NLC accuse les autorités fédérales de faire preuve d’un manque flagrant de volonté de répondre à ces revendications. "Le gouvernement a totalement abandonné sa responsabilité et fait preuve d'une réticence flagrante à agir, laissant le peuple et les travailleurs dans une pauvreté et une affliction hallucinantes", dénonce Joe Ajaero, président du NLC.

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Dans les rues d’Abuja, la capitale, les avis sont très partagés. "Les populations souffrent. Les gens n'ont même pas les moyens de se déplacer pour se rendre au travail. Leurs revendications doivent être satisfaites, je soutiens pleinement la grève", assure Joseph Itodo, modéliste.

"Je ne soutiens pas la grève parce qu’ils ne la font pas à cause de vous et moi", critique Usman Suleyman, un habitant d'Abuja. Ils ne la font pas pour notre pays. Ils la font pour eux-mêmes. Ils savent ce qu'ils veulent avoir. Quand ils seront prêts à faire la grève pour notre pays, là nous sortirons tous pour les soutenir."

Chute du naira

Les prix des denrées alimentaires et des matières premières ont augmenté ces derniers mois en raison de la hausse des prix du carburant, celle-ci ayant fait grimper les coûts de production et de transport. La monnaie locale, le naira, a également chuté de manière significative par rapport au dollar américain et s’échange en moyenne à mille nairas pour 1 dollar, entraînant une augmentation du coût des importations.

Dans son adresse à la nation pour célébrer les 63 ans d’indépendance du Nigeria, le président Bola Ahmed Tinubu a eu ces mots pour les syndicats grévistes.
"Nous ne sommes peut-être pas toujours d'accord, mais j'apprécie vos conseils et recommandations. Vous êtes mes frères et sœurs et vous avez tout mon respect [...] nous ne pouvons parvenir à un Nigeria meilleur que par le courage, la compassion et l’engagement."

Le gouvernement appelle les dirigeants syndicaux à suspendre la grève et à laisser la place aux négociations, invoquant les dégâts que cette grève pourrait causer à l’économie nationale.

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