Et si c'était finalement Nikki Haley ? Alors que Donald Trump domine actuellement les intentions de vote, peu envisagent l'ex-gouverneure de Caroline du Sud comme gagnante à l'issue des primaires républicaines de l'année prochaine.
Cependant, elle bénéficie d’un vent favorable depuis quelques semaines, notamment grâce à ses performances remarquables lors des débats télévisés face aux trois autres candidats à l'investiture du Grand Old Party, l'autre nom du Parti républicain.
Le dernier débat, tenu le 6 décembre 2023 en Alabama, a été marqué par de nombreuses attaques contre elle, notamment de la part du gouverneur de Floride Ron DeSantis. DeSantis, longtemps considéré comme le deuxième homme derrière l'insubmersible Trump, a vu son avance fondre ces derniers mois. Ainsi, Nikki Haley le talonne désormais de près. Créditée de 4% il y a quatre mois, elle a maintenant dépassé les 10%.
Anti-trumpisme séduisant
Selon RealClearPolitics, Haley, ancienne ambassadrice américaine à l'ONU sous Trump, bénéficie de 12,1% d'intentions de vote au niveau national, soit seulement 0,5 point derrière DeSantis, avec Trump loin devant à 60%.
Son bond en avant s'explique également par un programme plus modéré que celui de ses rivaux sur plusieurs thématiques, notamment l'avortement, pour lequel elle prône la recherche de consensus, malgré son soutien à une loi anti-IVG en 2016 en tant que gouverneure.
Sur le plan international, elle se distingue également de la ligne dure du parti, influencée par Trump. Contrairement à son ancien patron, Haley soutient l'aide à l'Ukraine tout en se montrant intransigeante avec la Chine, la Russie et la Corée du Nord.
Soutiens financiers
Cette position pourrait-elle séduire les milieux d'affaires inquiets de l'isolationnisme prôné par Trump ? Fin novembre, la famille Koch, influente dans la droite conservatrice américaine, a annoncé son soutien à Haley, indiquant que "Trump et Biden ne feraient que perpétuer la spirale négative de la politique du pays".
Le milliardaire Ken Langone, un ancien soutien de Trump, a pris la même décision le 8 décembre 2023. Kenneth Griffin, roi des fonds spéculatifs, pourrait également rejoindre ce mouvement. De bon augure pour les primaires républicaines qui débuteront le 15 janvier 2024 en Iowa, suivies par le New Hampshire le mois suivant.
Ces deux événements seront des tests importants pour évaluer la candidature de Nikki Haley avant le caucus de Caroline du Sud, son État d'origine, qui pourrait lui permettre de se démarquer dans son duel avec Ron DeSantis, bien qu'elle reste toujours bien loin derrière Donald Trump.
"En 2016, Trump a triomphé dans la primaire car il faisait face à une opposition trop émiettée entre plusieurs candidats. Son socle dans le parti est bien plus fort en 2023, mais sa contestation potentielle passe par l'unité derrière une seule alternative", souligne Corentin Sellin, professeur agrégé d'histoire et chroniqueur de la politique américaine.
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