La Côte d'Ivoire a idéalement lancé le bal, dans un tournoi au cours duquel elle a l'ambition d'honorer son statut de favori pour tenter de décrocher une troisième étoile, après les victoires de 1992 et 2015, et de briser la malédiction de l'organisateur, qui n'a plus remporté la CAN depuis l’Égypte au Caire en 2006. C'était devant la Côte d'Ivoire de Didier Drogba en finale (0-0, 4 t.a.b. à 2).
Les modestes "Djurtus" (les Lycaons) de Guinée-Bissau, certes dominés, ont pourtant bien résisté dans l'ensemble, mais ont encaissé deux buts de Seko Fofana (4e) et Jean-Philippe Krasso (58e).
En 1984, la seule autre fois où la Côte d'Ivoire a organisé la CAN, le tournoi avait viré au fiasco avec une élimination au premier tour.
La cérémonie d'ouverture avait donné le ton: dans une ambiance survoltée, les spectateurs parés d'orange du stade d'Ebimpé avaient pu entonner la chanson officielle de la CAN avec le groupe Magic System et assister à des tableaux de danse célébrant la culture nationale ainsi que certaines infrastructures construites avant la compétition.
"Vous êtes un public extraordinaire ! Merci d’organiser la plus belle des Coupes d’Afrique des nations", a lancé le président de la Fifa Gianni Infantino, ovationné par les spectateurs.
"Chaud au coeur"
"Une CAN à domicile cela représente beaucoup, on est tous conscient de ce qui nous attend, on a bien bossé", promet une des stars de l'équipe, le milieu Franck Kessié.
"J'aimerais dire aux supporters ivoiriens qu'on lutte tous pour le même drapeau, on doit être unis. Qu'ils fassent de leur mieux pour nous soutenir, nous de notre coté on va puiser dans nos dernières ressources pour donner le meilleur et leur faire plaisir", a-t-il ajouté en conférence de presse.
Message visiblement reçu par les supporters qui arrivaient tout au long de l'après-midi, samedi, au stade d'Ebimpé, en banlieue d'Abidjan, dans une ambiance joyeuse.
"On est trop contents d'avoir cette CAN chez nous! On ne va pas sous-estimer l'équipe adverse mais on va gagner 3-1", s'exclamait Aïcha Fofana, drapeau ivoirien peint sur les joues, qui avait pris ses places depuis novembre.
Kassoum Cissé, lui, est rentré de France, où il vit, pour deux mois de vacances spécialement pour l'évènement: "C'est la première fois que je vais vivre un match d'ouverture, tout ce monde ça fait chaud au coeur", explique celui qui voit les "Eléphants" battre le Mali en finale, le 11 février.
"Il va falloir qu'on vive l'évènement", ajoute le sélectionneur Jean-Louis Gasset, qui découvre la CAN à 70 ans. "Mon travail est de transformer cette pression en du positif, que ça donne force et confiance à mes joueurs. Il ne faut pas que ça nous inhibe".
Place à la fête
Côté organisation, l'ambiance est montée d'un cran dans les maquis - restaurants et bars populaires - et les rues d'Abidjan, depuis l'arrivée des supporters des quatre coins du continent ces derniers jours.
Le gouvernement ivoirien n'a pas lésiné sur les moyens pour organiser "la plus belle CAN": 1,5 milliard de dollars ont été investis pour construire ou rénover six stades, faire sortir de terre des ponts, des routes, des hôtels, des cités CAN pour loger les équipes.
Les autorités veulent définitivement tourner la page du fiasco du 12 septembre lorsque le match amical Côte d'Ivoire-Mali avait été interrompu en raison de la pelouse détrempée par un orage, au stade d'Ebimpé qui accueille le match d'ouverture samedi.
Quelque 20.000 jeunes bénévoles, 17.000 membres des forces de l'ordre et 2.500 stadiers seront mobilisés pour ce mois de compétition, durant lequel les organisateurs attendent jusqu'à 1,5 million de visiteurs, notamment des pays voisins qualifiés comme le Mali, le Burkina, la Guinée et le Ghana.
Tout est en place pour la fête du football africain.
Forum