Le gardien de but international camerounais André Onana est depuis ce lundi 15 janvier 2024, au centre d’une polémique susceptible de déteindre sur l’atmosphère autour de son équipe à la CAN 2023. Il est en effet accusé, dans la presse et sur les réseaux sociaux notamment, de manquer de considération vis-à-vis de son pays, en raison de sa présentation tardive au campement du Cameroun à Yamoussoukro.
Contrairement au reste des 26 autres joueurs convoqués par le sélectionneur Rigobert Song pour la compétition, Onana n’a rejoint le groupe qu’aux premières heures de ce lundi 15 janvier 2024, manquant le match d’ouverture de l’après-midi face à la Guinée. Et pour cause, le gardien de but a été retenu en Angleterre par son club de Manchester United, avec qui il était d’ailleurs sur le terrain jusqu’au dimanche soir en marge de la 21e journée du championnat.
Des critiques acerbes
Cette situation est le résultat d’une décision prise après des négociations entre la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et le sélectionneur. "Si on lui a donné l’autorisation, c’est parce qu’on connaît ses qualités", avait botté en touche le coach des Lions indomptables dimanche, en conférence de presse d’avant-match contre la Guinée.
Pas sûr cependant que la controverse prenne fin. D’autant que Song et Onana entretiennent des rapports compliqués après le renvoi du joueur en plein Mondial 2023 pour manque de discipline. L’annonce par la presse de la non-participation du joueur au match contre la Guinée (1-1) a d’ailleurs suscité une certaine approbation sur les réseaux sociaux.
"Le faire participer à l’un des matchs du Cameroun durant cette CAN serait un gros camouflet pour l’équipe. Il n’a accordé aucune importance à son pays", a notamment commenté un internaute sur X (ex-Twitter).
Dilemme permanent
"Vous ne pouvez pas jouer un match la veille et penser que vous pouvez simplement vous envoler vers le continent et jouer un autre match. Rien que d'y penser me rend fou. Je suis tellement déçu", avait fulminé l’ancien défenseur international camerounais, Sébastien Bassong, sur la BBC.
Le cas d’André Onana est symptomatique du dilemme auquel les footballeurs africains – surtout les titulaires – évoluant en Europe sont souvent confrontés à l’approche de la CAN, compétition organisée en pleine saison européenne. Ils doivent en effet concilier leurs obligations en club et leur devoir envers leur sélection nationale. D’où des arrangements entre diverses parties afin de préserver au mieux les intérêts des uns et des autres.
Le règlement de la FIFA stipule que "les clubs sont tenus de libérer les joueurs pour les tournois internationaux à moins qu'ils ne soient blessés". À l’instar du gardien camerounais, le Nigérian Terem Moffi, retenu en France par son club de Nice, a lui aussi rejoint la sélection le dimanche 14 janvier 2024, après l’entame de la CAN, et cela au grand dam de certains supporters.
L’entraîneur de Liverpool, Jürgen Klopp, aurait sans doute voulu en faire de même avec Mohamed Salah. Il avait en effet déclaré le 5 janvier dernier, être déçu de devoir se passer de l’Égyptien le temps de la CAN : "Si je disais que je lui souhaite bonne chance, ce serait mentir (...) D'un point de vue personnel, je serais heureux qu'il soit éliminé dès la phase de groupes, mais c'est sûrement impossible, ils peuvent passer et gagner (la CAN)."
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