Les partis de l’opposition et un groupe de la société civile avaient appelé les Togolais à sortir "massivement" dans les rues de la capitale togolaise, vendredi et samedi, malgré l’interdiction des autorités. Dans le pays, les manifestations de rues sont interdites depuis 2022, après une attaque au grand marché de Lomé au cours de laquelle un gendarme a été tué.
Mais vendredi à la mi-journée, Jean-Pierre Fabre, président de l'Alliance nationale pour le changement (ANC), a déclaré à l'AFP que "le dispositif déployé sur place n'autorise pas les gens à venir". Il s'est rendu sur le lieu de rendez-vous de la manifestation avec Paul Dodji Apévon, président des Forces Démocratiques pour la République (FDR) dans le quartier de Bè-Gakpoto, un fief de l’opposition, pour constater la présence d'une trentaine de gendarmes qui leur ont rappelé l'interdiction de la manifestation.
Après un court échange avec les forces de l’ordre, les leaders de l’opposition ont décidé de quitter le lieu de départ de la manifestation. "Aujourd'hui, la mobilisation a été laborieuse parce que depuis quelques jours, le gouvernement a déployé des forces de sécurité dans la ville de Lomé. Et c'est de nature à agir sur la mobilisation, connaissant la capacité de répression du régime", a indiqué à l’AFP, Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais (PT).
Mardi, le Togo a reprogrammé la tenue des élections législatives au 29 avril, après leur report dans le contexte de l'adoption de la nouvelle Constitution fin mars. Pour l’opposition cette nouvelle Constitution, qui ferait passer le Togo d'un régime présidentiel à un régime parlementaire, est un moyen pour le président Faure Gnassingbé de se maintenir au pouvoir.
Faure Gnassingbé est arrivé à la tête de l'Etat en 2005, succédant à son père resté au pouvoir pendant près de 38 ans. Il a ensuite été réélu dans des scrutins toujours contestés par l'opposition.
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