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Plus de 60 personnes libérées après un enlèvement au Nigeria


Des femmes et des enfants retenus captifs par des extrémistes islamistes et secourus par l'armée nigériane sont vus à leur arrivée à Maiduguri, au Nigeria, le lundi 20 mai 2024.
Des femmes et des enfants retenus captifs par des extrémistes islamistes et secourus par l'armée nigériane sont vus à leur arrivée à Maiduguri, au Nigeria, le lundi 20 mai 2024.

Plus de 60 femmes et enfants, victimes début avril d'un enlèvement dans le nord-ouest du Nigeria, ont été libérés, a déclaré jeudi à l'AFP un porte-parole du gouvernement de l'Etat de Zamfara.

Les enlèvements contre rançon sont fréquents dans les États du nord-ouest et du centre du Nigeria, où des groupes criminels armés appelés "bandits" opèrent sur les autoroutes, dans les écoles, et jusqu'aux domiciles des victimes.

Au début du mois dernier, des groupes criminels armés appelés "bandits" ont attaqué le village isolé de Gidan Danzara dans le district de Zurmi de l'Etat de Zamfara. "Les 64 femmes et enfants kidnappés dans le village ont été libérés par leurs ravisseurs grâce aux opérations militaires menées par les troupes dans la région", a déclaré Suleiman Bala Idris, le porte-parole du gouverneur de l'État de Zamfara.

Selon lui, le déploiement massif de militaires dans la région au cours des derniers jours "a mis la pression sur les terroristes, les forçant à fuir vers les Etats voisins et à abandonner leurs captifs".

Toutefois, les habitants du village de Gidan Danzara ont déclaré avoir dû payer les bandits pour la libération de leurs proches, ce que le porte-parole de l'Etat de Zamfara a démenti.

Le paiement de rançons est illégal dans le pays, mais les Nigérians affirment souvent avoir vendu leurs biens et contracter des prêts pour réunir les fonds nécessaires pour la libération des captifs, estimant ne pas avoir d'autre choix.

Au Nigeria, il est difficile de savoir dans quelles circonstances ont été libérés des otages, en raison des déclarations des familles, en contradiction avec celles des autorités sur le paiement des rançons.

Mais Sa'idu Abbakar, un résident, a déclaré avoir été contraint de payer une rançon, mais également de donner une somme d'argent à des groupes armés afin d'être autorisé à cultiver des terres à Gidan Danzara.

Un autre habitant, Faruku Yahaya dit avoir fait la même chose. "Nous n'avions pas d'autre choix que de payer la rançon, c'était le seul moyen de récupérer nos femmes et nos enfants", a déclaré à l'AFP M.Yahaya.

Zamfara est l'un des nombreux États du nord-ouest et du centre du Nigeria terrorisés depuis des années par les groupes criminels, nés entre autres de conflits opposant les éleveurs et les agriculteurs, les seconds accusant les premiers de saccager leurs terres avec leur bétail. Ces conflits ont dégénéré en une criminalité plus large, en particulier dans les zones où l'État est peu présent.

Au Nigeria, les groupes criminels ("bandits") sont motivés par l'appât du gain, mais les experts s'inquiètent d'une alliance avec les djihadistes présents dans le nord, qui mènent une insurrection vieille de plus de 15 ans, ayant causé plus de 40.000 morts.

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