La visite du chef de la diplomatie russe est diversement appréciée par les citoyens tchadiens. Pour le juriste et écrivain Jean Bosco Manga, ce rapprochement soulève des questions sur l’évolution des relations diplomatiques entre le Tchad et la France quand bien même que ce rapprochement n’implique pas nécessairement une rupture complète avec la France mais plutôt un réajustement stratégique.
Pour lui, les conséquences de tout cela c’est d’abord c’est l’équilibre politique. "Le Tchad pourrait bénéficier de cette diversification en termes de soutien militaire et économique. Mais cela pourrait engendrer des tensines avec la France et d’autres pays occidentaux en matière de sécurité régionale ajoutant que la présence Russe pourrait influer les dynamiques de la sécurité régionales surtout dans le contexte du Sahel les intérêts stratégiques des grandes puissances aujourd’hui se chevauchent", conclut-il.
Arguments réfutés par le ministre d’Etat, ministre en charge des affaires étrangères, porte-parole du gouvernement Abdéraman Koulamallah qui demande : « Pourquoi nos relations avec la Russie vont remettre en cause nos relations avec la France ? je ne vois pas le rapport. La France et le Tchad ont de lien séculaire historique et nous continuons ce lien. Nous ne sommes l’otage de personne, ni de la France, ni de la Russie, ni de la puissance d’aucun pays ».
Il précise que le Tchad est un pays souverain et choisit librement ses partenaires. Le politologue et enseignant chercheur Dr Evariste Ngarlem Toldé se dit pessimiste pour la suite. « Le Tchad, la Russie et la France ; mariage à trois serait-il possible ? je ne pense pas. Après les Etats de l’AES, la France n’admettrait plus une telle humiliation surtout que c’est Macron et la France qui ont adoubé et installé l’actuel président à la tête du pays en lieu et place de son père », a-t-il déclaré.
Donc il serait difficile aujourd’hui pour la France d’avaler la pilule, c’est un risque même de chercher à remplacer les Français au Tchad par les Russe Pour le constitutionnaliste et ancien ministre de la justice Professeur Ahmat Mahamat Hassan les propos du ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères est une fuite en avant.
Mr. Toldé qualifie la déclaration du ministre d’Etat ministre des affaires étrangère d'humiliante pour un pays qui est obligé de rappeler sa souveraineté dans chaque déclaration officielle.
Pour le Bishop Amane Mamaté qui coordonne une association de la société civile tchadienne : « Nous approuvons la diversification des accords avec les pays qui le souhaitent et l’expérience avec la Russie peut être un pas pour notre affranchissement économique. Nous invitons le chef de l’Etat et le gouvernement à explorer les voies pour unir le Tchad avec les pays de l’AES. Car devant la France le Tchad ne se développera jamais ».
Sergueï Lavrov, ministre des affaires étrangère de la fédération de Russie estime que c’est aux Tchadiens d’établir la liste de leurs besoins, rassurant que la relation de son pays voudrait entretenir avec le Tchad ne va pas déranger la France.
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