Devant les députés réunis en plénière, la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, nommée le 1er avril, a déroulé mardi un programme qualifié d'"ambitieux" qu'elle a chiffré à 92,9 milliards de dollars sur cinq ans.
Il s'agit de mettre en œuvre les promesses du second mandat de Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019 et réélu en décembre dernier avec plus de 73% des voix. "Consolider les acquis" du premier mandat, avait dit le président pendant la campagne.
Il faut créer des emplois, diversifier l'économie trop dépendante du secteur minier, fournir aux Congolais plus d'eau potable et d'électricité, réparer les routes, améliorer le pouvoir d'achat d'une population dont la majorité vit sous le seuil de pauvreté, en dépit d'une richesse géologique immense dans le sous-sol du vaste pays d'Afrique centrale.
Le rétablissement de la sécurité est aussi parmi les priorités de Judith Suminwa, au moment où, a-t-elle rappelé, le pays subit une "agression" de la part du Rwanda, qui apporte son soutien à une rébellion (le "M23") occupant de vastes pans de territoire dans l'est de la RDC.
Pendant près de deux heures, la Première ministre a décliné les "piliers" et "axes d'intervention" du "programme d'actions" du gouvernement pour 2024-2028.
Un débat a ensuite eu lieu, suivi dans la nuit du vote des députés, qui ont approuvé ce programme vers 02H00 (01H00 GMT) par 397 voix sur les 405 votants et 8 abstentions, selon les résultats annoncés à l'antenne de la télévision nationale qui a retransmis en direct l'ensemble de la séance plénière.
Lors des législatives organisées en même temps que la présidentielle, le 20 décembre 2023, "l'Union sacrée", vaste coalition soutenant Félix Tshisekedi, avait obtenu quelque 90% des sièges à l'Assemblée.
Mais il a néanmoins fallu beaucoup de temps, de consultations et de compromis entre les différentes composantes de cette coalition pour constituer un gouvernement de plus de 50 membres, dont la composition avait finalement été annoncée le 29 mai.
Dix jours avant, le pays avait connu ce que l'armée a qualifié de "tentative de coup d'Etat", lorsque plusieurs dizaines d'hommes ont attaqué le domicile du ministre sortant de l'Economie Vital Kamerhe, devenu depuis président de l'Assemblée, avant d'investir le palais de la Nation, bâtiment historique abritant des bureaux de Félix Tshisekedi.
Leur aventure avait tourné court et le procès de cette affaire a commencé vendredi dernier à Kinshasa.
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