"Nos destins sont liés, nous avons pris un chemin de non-retour. Que ce soit clair", a affirmé le colonel Assimi Goïta à Ouagadougou, cité dans un communiqué du régime burkinabè, après un entretien avec son homologue, le capitaine Ibrahim Traoré. Selon le texte, Assimi Goïta est au Burkina pour "une visite d’amitié et de travail", dont la durée n'a pas été communiquée.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, voisins et alliés depuis l'arrivée de militaires à leur pouvoir après des coups d'Etat – respectivement en 2020, 2022 et 2023, ont multiplié les actes de rupture avec la France, ex-puissance coloniale. Ils ont également annoncé en janvier leur retrait de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), une organisation qu'ils jugent instrumentalisée par la France.
L'AES a notamment pour but de "sortir des partenariats de façade et non efficaces pour nous orienter vers des partenaires sincères tels que la Russie, la Chine, la Turquie", a affirmé le colonel Goïta. "Ces nouveaux partenariats ont permis aux trois pays de bien s’équiper et de mener avec efficacité les opérations contre les groupes armés terroristes", a-t-il poursuivi.
Le Mali, le Burkina et le Niger sont minés par les violences meurtrières de groupes jihadistes. "Nous avons fait le point de notre coopération sur le plan bilatéral, abordé les questions sécuritaires et les questions sur le plan du développement économique", a également affirmé Assimi Goïta.
Le Mali et le Burkina travaillent ensemble sur des "formations conjointes" pour "renforcer nos capacités opérationnelles terrestres et aériennes", sur "le partage de renseignement entre nos services de renseignements et la mutualisation de nos moyens", a-t-il expliqué.
Mi-mai, les ministres des Affaires étrangères de l'AES ont "finalisé" à Niamey un projet de texte créant la Confédération de cette alliance, que les chefs d'Etat de ces trois régimes militaires devraient adopter lors d'un prochain sommet. Ni le contenu ni la date de la rencontre n'ont été communiqués.
Forum