La présidence a annoncé vendredi que l'ouverture du Parlement aurait lieu le 18 juillet, date à laquelle le président présentera les orientations de son gouvernement "d'union nationale", incluant le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA) et des petits partis. Toutefois, aucune indication n'a été donnée sur la date à laquelle le chef de l'État, réélu mi-juin, annoncerait la nomination des ministres.
M. Ramaphosa, 71 ans, dirigera ce gouvernement. Son parti, l'ANC, conserve 159 des 400 députés même s'il a perdu, pour la première fois de son histoire, sa majorité absolue à l'issue des législatives fin mai. Lors de son précédent mandat, M. Ramaphosa avait annoncé la composition de son gouvernement moins d'une semaine après son investiture. Mais ces derniers jours, la presse locale fait état de tensions dans les négociations entre l'ANC et la DA (centre libéral), qui a remporté 87 sièges à l'Assemblée.
L'ANC accuse la DA de formuler des "demandes scandaleuses" pour des postes ministériels, dans des documents obtenus par la presse. D'autres documents détaillant les désaccords sur les positions entre M. Ramaphosa et le chef de la DA, John Steenhuisen, ont circulé sur les réseaux sociaux. Zakhele Ndlovu, professeur de politique à l'université de Kwa Zulu-Natal, relève que l'objectif de l'ANC est de conserver les "portefeuilles stratégiques" tels que la sécurité, l'économie et l'énergie.
Mais, selon des documents ayant fuité, la DA espérait notamment obtenir le ministère du Commerce et de l'Industrie, ce que l'ANC aurait refusé. "Ils ne veulent pas donner ces postes à la DA de peur qu'elle ne les utilise pour faire avancer leur propre programme et écarter l'ANC", explique M. Ndlovu à l'AFP. Aucune communication n'a précisé le nombre de ministères, sur 30 actuellement, qui reviendront aux nouveaux partis participant au gouvernement.
Le président, réputé pour ses talents de négociateur, doit trouver un équilibre entre les demandes de postes ministériels clés émanant de son parti et de ses nouveaux alliés, et arbitrer afin de convenir d'un programme politique commun sur l'économie et d'autres questions urgentes. "M. Ramaphosa est soumis à forte pression", souligne M. Ndlovu.
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