"Nous sommes là pour soutenir les organisations non gouvernementales et tous les acteurs de l'aide humanitaire", a déclaré à l'AFP Basil al-Kafarna, le ministre de l'Aide d'urgence, lors d'une réunion à Ramallah, en Cisjordanie occupée, où siège l'Autorité palestinienne.
Devant une quinzaine de représentants d'organisations d'aide opérant à Gaza, il a défendu plusieurs projets de coopération, notamment deux plateformes en ligne pour mettre en commun les évaluations des besoins de la population gazaouie d'une part, et les difficultés rencontrées par ces organisations d'autre part.
L'Autorité palestinienne est "en mesure de fournir des informations sur les familles (les plus vulnérables, NDLR), à partir de notre système d'enregistrement pour la protection sociale", a expliqué la ministre du Développement social Samah Hamad. "Nous avons des employés sur le terrain (...), nous avons des entrepôts, nous sommes présents sur place, les gens viennent nous solliciter", a précisé Mme Hamad.
"Coup d'Etat"
Si quelques dizaines de milliers de fonctionnaires de l'Autorité palestinienne vivent encore à Gaza, le territoire est gouverné par le mouvement islamiste Hamas depuis 2007, lorsque ce dernier a pris le pouvoir, après des semaines d'affrontements meurtriers entre ses partisans et ceux du Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas.
M. Abbas avait alors dénoncé un "coup d'Etat". Depuis, malgré plusieurs tentatives, les deux mouvements ne sont jamais parvenus à se réconcilier. "Les gens ont besoin de nous voir en tant que gouvernement dès maintenant, afin que nous puissions vraiment préparer une deuxième phase", a affirmé Mme Hamad, évoquant la reconstruction du territoire côtier.
Plus tard lundi, l'Autorité palestinienne de l'eau, aussi basée à Ramallah, a fait savoir par son directeur, Mazen Ghunaïm, que "23.000 litres de carburant étaient entrés dans la bande de Gaza pour faire fonctionner des puits et les principales stations de pompage". Ce carburant, nécessaire pour opérer les générateurs fournissant l'électricité du territoire palestinien, a été distribué dans le nord de la bande de Gaza, selon M. Ghunaïm.
Le secteur humanitaire a besoin d'au moins 160.000 litres de carburant par jour, selon une estimation de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). Depuis des mois, ONG et agences onusiennes affirment avoir des difficultés à mener leurs activités, notamment en raison du siège imposé à la bande de Gaza par les autorités israéliennes.
Le gouvernement palestinien, conduit par Mohammed Mustafa, s'est donné comme priorité, dès sa formation fin mars, de "réunifier les institutions, y compris en assumant la responsabilité de Gaza". Selon un sondage du Palestinian Center for Policy and Survey Research (PCPSR) réalisé fin mai et publié en juin, le Hamas après la guerre est l'option que préfèrent 61% des Palestiniens interrogés (71% en Cisjordanie, et 46% dans la bande de Gaza).
Forum