Près d'une semaine plus tard, le président américain est loin d'avoir effacé la pénible impression laissée par ces 90 minutes lors desquelles il a bafouillé, regardé dans le vide et parfois perdu le fil de sa pensée.
"Il sait que s'il a encore deux événements de ce type, les choses seront très différentes", rapporte un proche anonyme, cité jeudi par le New York Times. Le même confie que Joe Biden s'interroge bien, en privé, sur l'avenir de sa candidature.
"C'est complètement faux. Si le New York Times nous avait donné plus de sept minutes pour commenter nous le leur aurions dit", a immédiatement répliqué un porte-parole de la Maison Blanche, Andrew Bates, sur X.
Nombre de démocrates, dont des figures du parti comme Nancy Pelosi, ont questionné publiquement l'acuité mentale du président. Les appels ouverts à un retrait restent jusqu'ici cantonnés à de rares parlementaires peu connus. La réunion avec le démocrate de 81 ans est prévue à 22h30 GMT à la Maison Blanche. Les Etats-Unis comptent une vingtaine de gouverneurs d'Etats démocrates, mais la liste exacte des participants n'a pas été rendue publique.
"Discussion saine"
"Nous aurons une discussion saine avec le président", a expliqué l'un des gouverneurs démocrates, J. B. Pritzker de l'Illinois, mardi soir sur CNN. "Pour l'instant, Joe Biden est notre candidat, je suis 100% derrière sa candidature, à moins qu'il ne prenne une autre décision, et dans ce cas nous échangerons alors tous sur la meilleure marche à suivre," a-t-il ajouté.
Le gouverneur de l'Illinois mais aussi ceux de Californie (Gavin Newsom), du Michigan (Gretchen Whitmer) ou de Pennsylvanie (Josh Shapiro) sont considérés comme de potentiels candidats futurs à la Maison Blanche. Aucun n'a jusqu'ici remis publiquement en cause la candidature de Joe Biden, qui a écrasé la primaire démocrate.
Les sondages menés depuis le débat ne montrent pas de bouleversement, ce qui prouve que les Américains n'avaient pas attendu pour s'inquiéter des capacités cognitives du président le plus âgé de l'histoire du pays, mais confirment pour la plupart un léger avantage pour Donald Trump. Un pointage rendu public mercredi par CBS donne à l'ancien président 50% des intentions de vote contre 48% à son rival démocrate au niveau national, et 51% contre 48% dans les Etats décisifs, le tout dans la marge d'erreur statistique.
Wisconsin et Pennsylvanie
Joe Biden sera en campagne dans les prochains jours au Wisconsin et en Pennsylvanie, deux "swing states", des Etats décisifs dans la course à la Maison Blanche. Son équipe de campagne a diffusé mercredi une nouvelle vidéo, après que la Cour suprême a étendu lundi l'immunité présidentielle, une victoire pour Donald Trump, plusieurs fois inculpé au pénal.
La plus haute juridiction américaine "a décidé que le président peut s'affranchir de la loi même pour commettre un crime parce que Donald Trump le lui a demandé", assure le narrateur, sur fond d'images de l'attaque du Capitole le 6 janvier 2021 par des partisans de l'ancien président. Joe Biden a prévu de donner vendredi une interview à la chaîne télévisée ABC et de tenir une conférence de presse en solo la semaine prochaine, l'objectif étant de prouver sa capacité à s'exprimer de manière fluide sans prompteur.
Quant à la contre-performance de jeudi dernier, il s'agit, selon les partisans de Joe Biden, d'une "mauvaise nuit" pour un candidat qui souffrait de plus d'un "rhume". Le principal intéressé a avancé mardi une autre explication. Il a déclaré devant des donateurs que ce n'était "pas très malin" d'avoir "voyagé à travers le monde plusieurs fois" peu avant le débat, et que cela l'avait amené à "presque (s')endormir sur scène".
Joe Biden s'est rendu en France et en Italie en juin, puis est rentré aux Etats-Unis le 15 juin, douze jours avant le duel télévisé contre Donald Trump, qu'il a passé six jours à préparer, sans agenda officiel ni apparition publique pendant cette période.
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