De Varsovie où il se trouvait lundi , le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé une "réponse plus forte" face à la Russie. Il est attendu ce mardi à Washington, où il fera un discours devant l'Institut Ronald Reagan avant de participer aux cérémonies marquant le 75e anniversaire de l'Alliance atlantique.
"Cette semaine à Washington, vous verrez les dirigeants de l'Otan se rassembler et s'unir pour que l'Ukraine dispose dans la durée de capacités de défense anti-aérienne", a assuré mardi matin le porte-parole du Conseil de sécurité nationale aux Etats-Unis John Kirby sur la chaîne américaine CNN.
"Nouvelles mesures"
Kiev réclame en particulier des systèmes de défense antiaérienne, dont des batteries Patriot, des missiles sol-air particulièrement efficaces contre les missiles balistiques.
Sans fournir de détails, le président Joe Biden a promis lundi qu'il annoncerait, avec ses alliés de l'Otan, "de nouvelles mesures pour renforcer la défense antiaérienne de l'Ukraine afin d'aider à protéger ses villes et ses civils des frappes russes".
Mais à quatre mois de l'élection présidentielle, le président américain, 81 ans, doit aussi, jour après jour, prouver qu'il est non seulement capable de battre son rival républicain Donald Trump, mais aussi de gouverner la première puissance militaire mondiale.
Les appels se multiplient, y compris au sein de son camp démocrate, pour qu'il renonce à se représenter après le débat, fin juin, face à son adversaire de 78 ans, où il est apparu très fatigué et embrouillé.
Aucune préoccupation
Et au-delà des électeurs américains, il devra aussi rassurer les dirigeants des 32 pays de l'Otan, attendus pendant trois jours à Washington. "Je ne suis pas préoccupé", a assuré mardi le chancelier allemand Olaf Scholz. "De mes nombreuses conversations avec le président américain, je sais qu'il a très bien préparé ce sommet", a-t-il ajouté. "Nos alliés s'attendent à un leadership américain", et "qui d'autre pourrait venir (à ma place), j'ai agrandi l'Otan, je l'ai rendue plus forte", a lancé Joe Biden lundi sur la chaîne MSNBC.
La Finlande et la Suède ont rejoint l'Otan, respectivement en 2023 et cette année, en conséquence de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022. A l'occasion de ce sommet, Kiev souhaite également, mais sans illusion, que sa candidature pour rejoindre l'Alliance atlantique avance à Washington, après les frustrations générées par le manque de progrès sur ce point l'an dernier lors du sommet de Vilnius. L'Ukraine souhaite recevoir une invitation formelle à rejoindre l'Otan, mais plusieurs pays, dont les Etats-Unis, s'y opposent.
Elle devrait en revanche obtenir que cette promesse d'adhésion soit "irréversible", selon un diplomate, précisant toutefois que certaines conditions seraient ajoutées. Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a assuré de son côté que l'ensemble des mesures en faveur de l'Ukraine, annoncées lors du sommet de Washington, sont autant d'éléments favorisant son entrée dans l'Alliance.
Il s'agit d'un "effort très sérieux pour mettre l'Ukraine dans une position dans laquelle elle sera prête à assumer son rôle et ses responsabilités au sein de l'Alliance dès le premier jour" de son adhésion, a assuré un responsable américain. Une perspective très mal accueillie à Moscou où le Kremlin a fait savoir mardi qu'il suivrait avec "une attention maximale" ce sommet des 75 ans de l'Alliance atlantique.
La Chine a de son côté fustigé les "diffamations" et "attaques" de l'Otan après que son secrétaire général Jens Stoltenberg l'a accusée de soutenir l'invasion russe en Ukraine. Plusieurs pays de la région Asie-pacifique ont été invités à participer au sommet de Washington, dont la Corée du Sud, l'Australie et le Japon.
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