La Manul avait déjà fait état le 19 mai de "l'enlèvement" à Benghazi (est) d'un député, appelant les autorités compétentes à le "localiser et assurer rapidement sa libération". Dans un communiqué mercredi, elle s'est dite "profondément préoccupée par les informations faisant état d'un autre enlèvement, cette fois à Misrata", à 200 km à l'est de la capitale Tripoli.
"Le 8 juillet, le militant politique Al-Moatassim Arebi, 29 ans, a été enlevé en compagnie de Mohamed Eshtewi par des hommes armés en civil et non identifiés", a-t-elle dit. Alors que M. Eshtewi a été libéré "après avoir été battu, M. Arebi est toujours introuvable", a ajouté la mission onusienne qui a appelé les forces l'ordre de Misrata à "enquêter d'urgence" sur son enlèvement, le localiser et obtenir sa libération.
Des informations faisant état de "détentions arbitraires, de disparitions forcées, de mauvais traitements, de torture et de décès en détention commis en toute impunité" se poursuivent en Libye, a indiqué la mission onusienne qui a dénoncé des "pratiques illégales" ayant engendré "un climat de peur".
"Au moins 60 personnes sont actuellement détenues dans tout le pays en raison de leur affiliation politique réelle ou présumée. Le nombre réel de personnes arrêtées pour avoir exprimé pacifiquement leurs opinions politiques pourrait être bien plus élevé", d'après le communiqué.
S'exprimant devant la 56e session du Conseil des droits de l'homme, le Haut-Commissaire Volker Türk a dénoncé mardi le fait que "des opposants politiques et des voix dissidentes à travers le pays" étaient "ciblés". Il a vu dans "l'absence persistante de responsabilité" pour de tels actes un "sérieux obstacle" à la réconciliation dans le pays.
Minée par les violences et les divisions depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est gouvernée par deux exécutifs rivaux: l'un à Tripoli (ouest) dirigé par Abdelhamid Dbeibah, et l'autre dans l'Est, incarné par le Parlement et affilié au camp du maréchal Khalifa Haftar.
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