L'armée israélienne a affirmé avoir visé Mohammed Deif, le chef de la branche armée du Hamas, parmi les responsables les plus recherchés par Israël, et Rafa Salama, le commandant de la brigade du Hamas à Khan Younès.
Auparavant, dans le même secteur, le ministère de la Santé du Hamas avait annoncé qu'au moins 71 Palestiniens avaient été tués et 289 blessés dans une frappe aérienne près de Khan Younès, sur le camp de déplacés d'al-Mawasi.
"Il reste de nombreuses dépouilles éparpillées dans les rues, sous les décombres et autour des tentes de déplacés que l'on ne peut atteindre en raison des tirs intenses" israéliens, a rapporté Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.
"La frappe a été menée dans une zone clôturée gérée par le Hamas où, selon nos informations, seuls des terroristes du Hamas étaient présents, et aucun civil", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué. Sans préciser si Mohammed Deif et Rafa Salama ont été tués nais a estimé que "la plupart des victimes étaient également des terroristes qui se trouvaient avec" eux.
"De fausses allégations visant à masquer l'ampleur de l'effroyable massacre", a rétorqué le Hamas.
Le bureau du Premier ministre israélien a rappelé de son côté que Benjamin Netanyahu avait "donné, au début de la guerre, une instruction permanente pour éliminer les hauts dirigeants du Hamas".
- "Qu'avons-nous fait?" -
Les victimes de la frappe d'al-Mawasi ont été transférées vers plusieurs hôpitaux. Le directeur de l'hôpital koweïtien de Rafah (sud) a dénoncé un "vrai désastre" et indiqué que la plupart des blessures étaient graves.
"Qu'avons-nous fait? Nous étions simplement assis près de la plage", criait une Palestinienne près d'un corps gisant dans une rue de ce camp.
Après des mois d'appels internationaux pour un cessez-le-feu, le ton monte d'un cran en Israël contre le gouvernement.
Trois manifestations sont prévues samedi, deux à Tel-Aviv et une à Jérusalem, contre le gouvernement et pour réclamer un accord pour la libération des otages.
La guerre a éclaté le 7 octobre après l'attaque sans précédent du Hamas infiltré depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 42 sont mortes, selon l'armée.
En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, et lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 38.443 morts, en majorité des civils, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.
- "25 toilettes pour 14.000 personnes" -
Samedi, dans la ville de Gaza (nord), où l'armée a dit poursuivre ses opérations, un correspondant de l'AFP a fait état de tirs d'artillerie dans le secteur sud-est, et le quartier central d'al-Rimal, ainsi que de tirs de drones à Tal al-Hawa (sud-ouest).
Plus d'une centaine de corps ont été découverts jeudi et vendredi dans des secteurs de Gaza-ville d'où s'étaient retirées les troupes israéliennes, selon la Défense civile.
Dans la nuit, des morts et blessés ont également été transportés à l'hôpital de Deir el-Balah (centre), après des frappes sur le camp de réfugiés de la localité et celui proche de Nousseirat.
Un Palestinien, Mohamed Ali al-Rai, et ses trois filles, âgées de cinq à neuf ans, ont été tués dans une frappe israélienne sur leur maison à Deir el-Balah, a indiqué le Croissant-Rouge palestinien.
La situation humanitaire est épouvantable dans le territoire: dans une école de Deir el-Balah, 14.000 Gazaouis déplacés partagent 25 toilettes, a dénoncé samedi l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
L'armée a indiqué samedi avoir tué la veille un combattant de la branche armée du Hamas, Hossam Mansour, responsable d'une fondation transférant, selon elle, "des fonds à des organisations terroristes sous couvert d'activités humanitaires".
- "Tendance positive" -
Sur le plan diplomatique, les efforts pour une trêve sous l'égide du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, continuent.
Le président américain Joe Biden a affirmé vendredi que le "cadre" du plan de cessez-le-feu qu'il avait dévoilé le 31 mai avait été "accepté par Israël et le Hamas". "Il y a encore des lacunes à combler" mais "la tendance est positive", a-t-il déclaré.
"Je suis attaché au plan de libération de nos otages, mais le Hamas continue d'adhérer à des exigences qui contredisent le plan et mettent en danger la sécurité d'Israël", a toutefois déclaré vendredi M. Netanyahu, qui a toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas - classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne - et la libération de tous les otages.
Au Liban, une frappe aérienne israélienne a tué samedi deux civils dans le sud, selon une source sécuritaire à l'AFP, l'armée israélienne disant y avoir tué deux membres du Hezbollah, allié du Hamas, avec qui elle échange quotidiennement des tirs à la frontière depuis le début du conflit.
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