"Cette Constitution qui nous régit à montré ses limites", affirme le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Augustin Kabuya, dans une note adressée aux dirigeants du parti et publiée sur son compte X. "Elle est appelée à évoluer", poursuit-il en invitant ses lieutenants "à mobiliser et à conscientiser la base du parti afin d'imprégner aux militants le bien-fondé de la mise en œuvre du processus de révision de la Constitution".
Félix Tshisekedi, 61 ans, a été largement réélu pour un second mandat de cinq ans en décembre 2023. L'opposition a contesté les résultats du scrutin. Au cours des derniers mois, à l'occasion de déplacements à l'étranger, le président congolais a évoqué à plusieurs reprises une Constitution "dépassée" et le besoin de faire des "réformes". Votée en 2006 par référendum, la Constitution congolaise a été révisée en 2011 par les Parlementaires sans toucher aux articles dits "verrouillés" dont l'un stipulant que le Président est élu pour "un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois."
La révision de 2011 avait en revanche porté le scrutin universel à un tour au lieu de deux. "Tenter de changer la Constitution pour s'éterniser au pouvoir est une ligne rouge. Le peuple congolais y a déjà dit non et se mobilisera pour barrer la route à pareille tentative, comme il l'a fait jusqu'à mettre fin à l'ère Kabila", a réagi sur X le mouvement citoyen local Lutte pour le changement (Lucha). En janvier 2015, des manifestations avaient éclaté notamment dans la capitale Kinshasa et Goma (est), pour protester contre une loi électorale susceptible de permettre à l'ex-président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de deux mandats.
Les violences ont fait des dizaines de morts. Kabila ne s'était pas présenté à la présidentielle de 2018 qui s'était tenue dans un climat tendu et avait donné Félix Tshisekedi vainqueur. En RDC, un changement de Constitution doit être approuvé par référendum ou par le vote favorable des 3/5e du Parlement. Selon l'analyste politique Christian Moleka, interrogé par l'AFP, le parti présidentiel "entretient le flou sur ses vraies intentions: veut-il procéder à une révision de la Constitution ou adopter un nouveau texte?"
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