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La traque aux faux diplômes dans les universités camerounaises


Des jeunes étudiants dans la cour d’une université privée à Yaoundé, le 29 octobre 2020. VOA / Emmanuel Jules Ntap
Des jeunes étudiants dans la cour d’une université privée à Yaoundé, le 29 octobre 2020. VOA / Emmanuel Jules Ntap

Au Cameroun une campagne nationale est en cours sur les méfaits des faux diplômes. Elle a été initiée par la commission nationale anti-corruption Conac, et implique les universités publiques et privées du pays. La campagne vise aussi à traquer les achats des notes et de harcèlement des étudiantes. 

De nombreux étudiants disent avoir déjà entendu parler de réseaux de délivrance de faux diplômes en milieu universitaire. « En fait j’ai entendu qu’il y’a des personnes qui sont au lieu-dit Bonas le quartier qui fait face à l’université de Yaoundé 1, là -bas elles fabriquent de faux diplômes et on ne sait pas comment elles réussissent à avoir les cachets des autorités et faire des diplômes presqu’authentiques », dit David Makit, étudiant en travaux publics.

Rosine Yango Mbessa est étudiante en 2ème année, filière Histoire à l’université Yaoundé 1. Elle affirme que le phénomène d'achat des notes a aussi pignon sur rue dans les campus. « Certaines étudiantes livrent leur corps aux enseignants ou donnent de l’argent contre les notes. J’ai suivi par des responsables à l’université que les faux diplômes sont délivrés par des personnes qui viennent de l’extérieur de l’université c’est un phénomène qui est régulier à l’université », explique l'étudiante.

Le 17 octobre dernier, le recteur de l’université de Douala a suspendu un enseignant de ladite institution. Il a été accusé de marchander les notes entre 20.000 et 40.000 francs CFA en plus de harceler les jeunes étudiantes. « Ma petite sœur, m’a raconté que sa camarde se faisait harceler par un professeur pour lui attribuer la note de 0 alors qu’elle avait pourtant obtenue 77 points sur 100, mais l’enseignant exigeait avoir des rapports sexuels avec elle pour bien la noter », raconte Catherine Mbarga, étudiante en Master 2 à l’université de Yaoundé 1.

La commission nationale anti-corruption Conac, a lancé une campagne de sensibilisation des jeunes aux méfaits des faux diplômes. Irène Morikang chef de la division de la communication et de la prévention à la Conac déclare que la commission « a prévu de placer des plaques de sensibilisation contre les faux diplômes pendant 5 ans dans le campus et nous avons mis les contacts de la Conac sur ces plaques, dont un numéro vert pour encourager les étudiants à la dénonciation". La responsable a ajouté « nos équipes mèneront les enquêtes appropriées, sinon ces faux diplômés vont occuper les postes qu’ils ne méritent pas et ils seront les plus corrompus à leur poste de responsabilité ».

Pour emboiter le pas à la commission nationale anti-corruption, certains responsables des universités publiques et des grandes écoles de formation ont autorisé la mise en place d’un club d’intégrité dirigé par les étudiants. Beyala Onana Ghislain Michel est le président du club intégrité de l’université de Yaoundé, il affirme que des « actions multiples sont menées pour lutter contre les faux diplômes. Nous faisons des descentes au niveau des amphithéâtres, nous organisons un certain nombre de conférences avec les étudiants sur les phénomènes de faux diplômes, d’achat de note, de corruption et tout autre délit condamné par la loi ». Cette année, 1312 faux diplômes ont été détectés dans le processus de recrutement de jeunes soldats et gendarmes.

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