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Un premier contingent de 120 soldats français a quitté N'Djamena


Un Mirage 2000 de l'armée de l'air française, décolle d'une base aérienne à N'Djamena, le 22 décembre 2018, pour participer à une mission Barkhane dans la région du Sahel en Afrique.
Un Mirage 2000 de l'armée de l'air française, décolle d'une base aérienne à N'Djamena, le 22 décembre 2018, pour participer à une mission Barkhane dans la région du Sahel en Afrique.

Un premier contingent de 120 soldats français a quitté le Tchad vendredi midi, trois semaines après l'annonce surprise de la suspension de l'accord militaire entre Paris et N’Djamena, a annoncé le ministère tchadien des Armées.

"Ce midi, 120 soldats français ont décollé de l'aéroport militaire de N'Djamena à bord d'un Airbus A330 Phoenix MRTT, à destination de la France", selon un communiqué publié sur la page Facebook du ministère tchadien des Armées.

Interrogée par l'AFP à Paris, l'armée française, qui compte près de 1.000 personnels dans le pays, n'a pas commenté cette annonce. Ce premier mouvement de soldats, dix jours après le départ des avions de chasse français, fait suite à la décision de ce pays du Sahel de mettre fin à soixante ans de coopération militaire en rompant les accords qui le liaient à la France depuis la fin de la colonisation.

Maillon clé de la présence militaire française en Afrique, ce pays désertique a constitué le dernier point d'ancrage de Paris au Sahel après les retraits forcés de ses troupes au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Vendredi matin, le départ des troupes s'est déroulé en présence des autorités militaires tchadiennes, dont la présence "témoigne de l'intensité de la coopération entre les deux pays dans le domaine de la sécurité", précise le communiqué.

La France a déjà été contrainte d'évacuer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger entre 2022 et 2023 après l'arrivée au pouvoir de juntes militaires qui se sont rapprochées de Moscou. Le Sénégal a fait part de son souhait de voir la France fermer ses bases militaires. La décision de N'Djamena de dénoncer l'accord de défense avec son vieil allié a pris Paris de court, alors que l'influence d'autres puissances - notamment russe - croît au Sahel.

Des troupes et des avions de combat français ont été stationnés au Tchad quasiment sans discontinuer depuis l'indépendance en 1960, servant à la formation et l'entraînement des militaires tchadiens. Les avions constituaient un appui aérien qui s'est avéré primordial à plusieurs reprises pour stopper des rebelles cherchant à s'emparer du pouvoir.

L'armée française compte près de 1.000 personnels sur trois emprises au Tchad - dont une majorité sur le camp Kossei. La France avait prévu de réduire ces effectifs dans le cadre d'une reconfiguration de sa présence militaire sur le continent africain. "Des tonnes d'équipements militaires, soigneusement conditionnés et entreposés à l'aéroport militaire de N'Djamena, seront transportés par un Antonov 124 prévu pour les jours à venir" précise le ministère des Armées tchadien dans une publication sur Facebook vendredi après-midi.

"Les véhicules militaires provenant des bases françaises de Faya Largeau, Abéché et N'Djamena seront également rapatriés en France via le port de Douala, avec une échéance attendue d'ici janvier", "le trajet maritime prendra environ trois semaines" selon un responsable de l'armée française cité dans cette même publication par le ministère.

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