"Cet article va essayer de mettre en lien des pensées et des idées. J'ai pris l'habitude d'écrire ce qu'il me passe par la tête, et occasionnellement de m'égarer dans des hors sujets pour pousser un coup de gueule, au cours d'un autre coup de gueule que je suis en train de pousser". C'est par ces quelques mots que Wisa Jalakasi, 23 ans, Malawite basé au Kenya, débute la narration de son aventure entrepreneuriale.
Sur le site américain Medium, Wisa Jalakasi décide de raconter ses déboires professionnels, comme de vieilles histoires d'amour qui cicatrisent peu à peu, au travers de son article intitulé : "What It’s Really Like to Be Young, Black, and an African Tech Startup Entrepreneur (in Africa)" [Ce qu'il est en vraiment quand on est jeune, noir, et un startupers africain (en Afrique)]
"Cela devait sortir de ma poitrine", confie le jeune entrepreneur à VOA Afrique. Durant les huit dernières années, il a lancé trois entreprises dans deux pays différents. "Je commence à avoir pas mal d'expérience, et je veux la partager".
Et pas n'importe quelle expérience. On est loin de la Silicon Valley et des incubateurs qui guident les têtes pleines d'idées. Comme il l'écrit dans son article : "Être une jeune start-up n'importe où dans le monde, c'est quelque chose de difficile, mais en Afrique, c'est un mélange très spécial de chaos organisé".
Sur le net, il lit des centaines d'articles sur les belles réussites des entrepreneurs en Californie. Mais nulle part il ne voit la trace d'histoire africaine, qui pourrait servir de modèles pour les jeunes installés en Afrique.
"Nous avons besoin d’être solidaires entre nous, mais également de montrer au monde qu'il y a du potentiel, ici, en Afrique où l'environnement est assez mature", explique-t-il.
Le jeune entrepreneur se sent dans un cadre propice à lancer des nouvelles idées et les tester. De Nairobi à Lagos, il voit des start-up naître à tout va. Mais aussi disparaître.
"Je pense que ceci est une conséquence de la culture africaine : tu passes ta vie à être puni ou réprimandé que tu échoues et un jour, quelqu'un m'a dit que l'échec était une bonne chose. Je n'ai pas compris!", écrit-il.
L'échec croise son chemin. Ça lui "fait mal", l'égratigne un peu même, mais il se relève grâce à ce nouveau point de vue.
Aujourd'hui, Wisa Jalakasi travaille pour Africa’s Talking. Quand il regarde le futur, il voit des entrepreneurs africains "de plus en plus courageux, mais pas encore assez confiants".