Le sénat nigérian a barré la route, mardi, à un troisième mandat du président Olusegun Obasanjo. Il a rejeté un amendement constitutionnel qui aurait permis au président Obasanjo de briguer un troisième mandat en 2007. Cette décision, prise au terme d’une première série de débats sur le projet d’amendement, a suscité des cris de joie de la part des adversaires de la mesure.
Selon le sénateur Tokunboh Afikuyomi de Lagos, le vote à main levée aujourd’hui permet de boucler le dossier. Lorsque la mesure est soumise une seconde fois et qu’elle est rejetée, c’est la fin du processus, a déclaré M. Afikuyomi. Ce qui est intéressant, a-t-il ajouté, c’est que ce qui est arrivé au sénat affectera également les délibérations à la chambre des représentants qui prennent automatiquement fin. La mesure ne pourra pas être soumise aux assemblées des Etats.
La chambre haute avait fait l’objet de vives pressions ces derniers mois. Certains ésénateurs ont évoqué des pots-de-vin, des tentatives d’intimidation. Pour être adopté, le projet d’amendement constitutionnel nécessitait l’aval des deux-tiers des législateurs des deux chambres du congrès. Toujours selon M. Afikyomi, le projet était notoirement impopulaire.
Ancien militaire, le président Obasanjo était revenu au pouvoir en 1999, à la suite d’élections qui avaient rétabli la démocratie au Nigeria après trois décennies de mainmise de l’armée sur le pays. Les élections prévues en 2007 consacreront le premier transfert du pouvoir d’un régime civil à un autre dans l’histoire du pays. Dans un entretien avec Idriss Fall, notre correspondant Eric Babajide revient sur la signification de la décision du sénat nigérian concernant la modification de la constitution.