Plusieurs milliers de personnes sont descendues samedi dans les rues à Fada N’Gourma, à plus de 200km de Ouagadougou, dans l’Est du pays. Une région qui souffre depuis des années de la présence de groupes djihadistes. En tête de liste des revendications, l’amélioration de l’état des routes dans la région.
"Nous sommes abandonnés. L’insécurité est un problème. On ne dort pas en paix. Le centre de santé, ça ne va pas. Il y a beaucoup de choses", affirme une habitante de Fada.
"Cette localité est un corridor qui est rentable pour l’Etat et on cherche à comprendre pourquoi on ne veut pas réparer cette route", lance un marcheur.
"L’oubli d’une région qui peut être la locomotive d’une nation. Nous sommes engagés à 100% pour que ceux qui ont l’écoute attentive sachent que derrière une région il y a un peuple", note un autre manifestant.
En plus de l’état difficile des routes, la région a des ressources minières mal exploitées.
"Que ce soit sur la question de l’exploitation du phosphate qui doit profiter aux populations ou que ce soit sur la question des infrastructures, vous avez fait la route pour venir jusqu’ici vous savez de quoi je parle, nous espérons que ce message qui a été porté va atteindre les autorités et qu’on aura des éléments de réponse", selon Rasmané Zinaba, un leader du Balai Citoyen, une organisation de la société civile.
Pendant qu’à l’Est, les populations sont dans les rues, le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, était dans le Centre-Sud où il inaugurait une route régionale.
"Nous devons demander à nos populations d’avoir de la patience. Les engagements que nous prenons dans le cadre de ces constructions de routes sont des engagements que nous allons tenir", a-t-il plaidé. "Nous devrons savoir qu’en matière de développement, ce n’est pas une question de course. Il faut bien travailler les routes", a rassuré le président Kaboré.
La marche de Fada, qui était organisée par le mouvement "U Gulmu Fi" ("Le Gulmu se met debout"), ne compte pas s’arrêter là.
"Nous allons rester sur la veille et voir l’évolution sur le terrain. Les structures membres du mouvement aviseront pour la suite de nos actions", a prévenu Emmanuel Ouoba, Porte-parole du mouvement.
La marche de Fada était soutenue par une trentaine d’organisations de la société civile. Certains des participants à la marche sont venus d'autres villes du Burkina Faso, mais aussi du Niger, du Bénin, du Togo, du Ghana, de l'Angleterre, selon les organisateurs.