Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi, conseillère spéciale du président Joseph Kabila en matière de lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants soldats, présentait ce mardi aux Nations Unies un rapport sur les mesures prises par le gouvernement congolais pour lutter contre ces fléaux qui ont beaucoup marqué la République démocratique du Congo (RDC).
Dans une interview, Mme Mabunda a évoqué le plan d’action mis au point par son bureau, cernant certains des résultats accomplis. Notamment, la condamnation du général Jérôme Kakwavu de l’armée congolaise, pour sévices sexuels ; la condamnation des colonels Nkumu et Bedi Engangela, alias « Colonel 106 ». En tout, a-t-elle souligné, dix condamnations ont été obtenues en rapport avec des violences sexuelles, les individus reconnus coupables écopant de 14 à 20 ans de réclusion, et d’amendes diverses.
Mme Mabunda s’est félicitée de ce que l’administration Kabila et la société congolaise aient témoigné de la « volonté politique nécessaire » pour juguler les violences sexuelles. « Depuis que nous avons rejoint cette mission en collaboration avec le ministère de la Justice, l’état-major de l’armée congolaise, nous avons mis l’accent tout particulièrement là-dessus », a-t-elle dit. « Surtout au niveau de la justice militaire. Pourquoi ? Et bien parce que c’était eux qui étaient les plus cités en général, comme étant auteurs de violences sexuelles ».
« Il était temps de montrer l’exemple à ce niveau là parce que ce sont des serviteurs de la République. Donc ils doivent être encore plus exemplaires puisqu’ils servent sous le drapeau », a poursuivi la conseillère spéciale du président Kabila.
Toujours selon Mme Mabunda, la RDC a mis en place un numéro de téléphone spécial que les victimes de violences sexuelles peuvent utiliser pour porter plainte et rechercher des appuis juridiques ou médicaux.
Par ailleurs, des efforts de prévention visent des groupes ciblés dans cinq provinces où prévalaient à la fois les violences sexuelles et l’enrôlement forcé des enfants.
Un travail particulièrement minutieux d’identification, de démobilisation et de réintégration a permis d’épurer les rangs de l’armée congolaise de nombreux enfants-soldats, a-t-elle souligné. Depuis le lancement de ces programmes « on a quand même démobilisé 46.000 enfants soldats » sur dix ans, fait-elle valoir. Ce qui témoigne « du degré d’engagement que nous avons eu ». Aujourd’hui, a poursuivi Mme Mabunda, la question des enfants-soldats ne se pose plus vraiment au niveau des FARDC, mais plutôt au niveau des groupuscules armés.