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Abus sexuels: une université américaine va verser plus d'un milliard de dollars d'indemnités


Entrée du centre de santé étudiant Engemann de l'Université de Californie du Sud à Los Angeles, le 22 mai 2018. Des centaines d'anciennes étudiantes de l'USC ont poursuivi l'école et l'ancien gynécologue du campus George Tyndall pour abus sexuels.
Entrée du centre de santé étudiant Engemann de l'Université de Californie du Sud à Los Angeles, le 22 mai 2018. Des centaines d'anciennes étudiantes de l'USC ont poursuivi l'école et l'ancien gynécologue du campus George Tyndall pour abus sexuels.

L'université USC de Los Angeles a accepté de verser plus d'un milliard de dollars d'indemnités à des centaines de femmes qui accusent d'abus sexuels un gynécologue employé sur le campus de l'établissement californien.

Un tribunal de Los Angeles a validé un accord amiable portant sur une somme de 852 millions de dollars et concernant plus de 700 victimes présumées, a indiqué dans un communiqué Gloria Allred, dont le cabinet représente des dizaines de plaignantes.

Cette somme s'ajoute à un précédent accord d'un montant de 215 millions de dollars conclu fin 2018 dans le cadre d'une action de groupe menée au niveau fédéral, ce qui en fait "le plus gros accord amiable pour des abus sexuels jamais conclu avec une université aux Etats-Unis", relève Mme Allred.

"La seule ampleur de cet accord témoigne des dégâts énormes causés par les actes dépravés de George Tyndall à nos clientes", a réagi de son côté le cabinet d'avocats Manly, Stewart & Finaldi, qui représente 234 plaignantes.

"Cela en dit aussi long sur la culpabilité de l'USC, qui a employé Tyndall pendant trente ans en ignorant des tonnes de plaintes et de preuves de ses méfaits", poursuit la firme dans un communiqué.

Le Dr George Tyndall, 74 ans, a fait l'objet de plusieurs centaines d'accusations de la part de patientes au cours des trente dernières années, dénonçant attouchements et viols.

Il aurait également pris des photos des organes génitaux de ses patientes et fait des commentaires obscènes sur leur physique, ainsi que des remarques racistes ou homophobes.

Selon les témoignages, le gynécologue s'en prenait souvent aux étudiantes étrangères, en particulier asiatiques, qui ne parlaient pas couramment anglais et n'étaient pas habituées aux examens gynécologiques.

Malgré des signalements répétés, il n'avait jamais été inquiété jusqu'à une enquête interne en 2016 déclenchée par une infirmière, qui avait conclu à des pratiques anormales d'examen.

Cela n'a pas empêché le gynécologue, qui a toujours nié les faits, de partir à la retraite en 2017 à la faveur d'un accord avec l'USC. Le président de l'université avait démissionné dans la foulée du scandale suscité par l'affaire.

Outre les accords amiables, les plaintes de patientes ont également entraîné l'ouverture d'une enquête de police contre le Dr Tyndall.

Il a été arrêté en juin 2019 et inculpé pour divers abus sexuels sur une vingtaine de femmes au total, pour des faits remontant jusqu'à 2009 bien que les plaintes portent sur une période bien plus longue.

Le Dr Tyndall est actuellement en liberté sous caution et risque plus de 50 ans de prison s'il est condamné.

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