L'accord, conclu à Pretoria où les deux parties discutaient depuis le 25 octobre sous l'égide de l'Union africaine, prévoit notamment une cessation immédiate des hostilités, un désarmement des forces rebelles et l'acheminement de l'aide humanitaire.
"Dans les négociations en Afrique du Sud, 100% des idées proposées par l'Ethiopie ont été acceptées", s'est vanté jeudi Abiy Ahmed devant une foule de partisans à Arba Minch, dans le Sud du pays.
"Parmi les victoires obtenues (dans l'accord), la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ethiopie ont été acceptées par les deux parties", a-t-il souligné, ainsi que le principe d'une "seule force armée dans un pays donné".
L'accord n'a pas été publié mais une déclaration commune lue publiquement par les délégations en révèle les grandes lignes. L'accord prévoit notamment le désarmement des forces des autorités rebelles du Tigré.
Mais il n'en précise pas les modalités et n'aborde pas l'avenir des forces dont sont dotés les Etats régionaux du pays, ou la présence sur le sol éthiopien de l'armée de l'Erythrée voisine qui a apporté une aide cruciale à l'armée éthiopienne au Tigré.
La presse n'a pas accès au Nord de l'Ethiopie et les communications y fonctionnent de façon aléatoire, rendant impossible de savoir si le cessez-le-feu est respecté.
Le bilan du conflit, marqué par d'innombrables exactions et qui se déroule largement à huis clos, est inconnu, mais l'International Crisis Group (ICG) et Amnesty international (AI) le décrivent comme "un des plus meurtriers au monde".
Le conflit a commencé le 4 novembre 2020, quand Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale arrêter les dirigeants de l'exécutif du Tigré qui contestaient son autorité depuis plusieurs mois et qu'il accusait d'avoir attaqué une base militaire fédérale.
La guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le Nord de l'Ethiopie, déplaçant plus de deux millions d’Ethiopiens et plongeant des centaines de milliers de personnes dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU.