Avec la médiation de la puissante centrale syndicale UGTT, l'accord a été signé à Tataouine (500 km au sud de Tunis) en présence du ministre de l'Emploi, Imed Hammami, et de représentants des manifestants, selon des images en direct de Radio Tataouine.
"Cet accord satisfait tout le monde (...) et sera très bénéfique pour Tataouine et la Tunisie", a déclaré M. Hammami.
"Les demandes des jeunes de Tataouine vont être remplies" en termes d'emplois dans les sociétés pétrolières et de création d'un fonds d'investissement notamment, et la station de pompage de pétrole d'El-Kamour va reprendre "immédiatement" ses activités, a-t-il ajouté.
Selon les autorités, la production de pétrole est quasiment à l'arrêt à Tataouine en raison des mouvements sociaux.
Depuis près de trois mois, des habitants de Tataouine réclament une meilleure répartition des richesses et des recrutements prioritaires dans les sociétés pétrolières.
Fin mai, le sit-in d'El-Kamour, site pétrolier situé à deux heures de route de Tataouine en plein désert, a dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre. Un manifestant a été tué par un véhicule de la gendarmerie, "accidentellement" selon les autorités, ce qui a provoqué une flambée de violences et des marches de solidarité.
Vendredi matin, sous les applaudissements, c'est le père du manifestant tué qui a signé l'accord au nom des protestataires, "un geste noble de leur part", a dit le ministre de l'Emploi.
M. Hammami a aussi salué le secrétaire général de l'UGTT Noureddine Taboubi, qui se trouvait à ses côtés, en le qualifiant de "meilleur médiateur possible".
Aux termes de l'accord, la route d'El-Kamour, bloquée par le sit-in, doit rouvrir et les manifestations à travers le gouvernorat de Tataouine doivent cesser.
Toutefois, à El-Kamour même, "les tentes resteront sur place jusqu'à ce qu'on commence à appliquer les mesures" promises, a dit après la signature Tarek Haddad, porte-parole du mouvement de contestation.
Les mouvements sociaux sont fréquents en Tunisie depuis la chute de la dictature en 2011. Les évènements d'El-Kamour sont les plus sérieux depuis janvier 2016, date à laquelle le pays a connu sa plus importante contestation sociale depuis la révolution après la mort d'un jeune lors d'une manifestation pour l'emploi à Kasserine, une autre région défavorisée.
Avec AFP