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L'Aléna devient l'Accord économique États-Unis, Mexique, Canada


La ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland, à gauche, le secrétaire mexicain à l’économie Ildefonso Guajardo Villarreal, au centre, et le représentant américain au commerce Robert Lighthizer, lors d’une conférence de presse à Mexico le 5 mars 2018.
La ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland, à gauche, le secrétaire mexicain à l’économie Ildefonso Guajardo Villarreal, au centre, et le représentant américain au commerce Robert Lighthizer, lors d’une conférence de presse à Mexico le 5 mars 2018.

Les États-Unis, le Canada et le Mexique sont parvenus dimanche à un accord de libre-échange pour l'Amérique du Nord nommé l'Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) en remplacement d'un traité datant de 1994, selon un communiqué conjoint américano-canadien.

"L'AEUMC offrira à nos travailleurs, agriculteurs, éleveurs et entreprises un accord commercial de grande qualité qui donnera lieu à des marchés plus libres, à un commerce plus équitable et à une croissance économique solide dans notre région", souligne ce communiqué.

Il a été publié peu avant minuit dimanche soir, la date-butoir imposée par les États-Unis pour arriver à rallier le Canada au compromis déjà trouvé par Mexico et Washington fin août.

C'est le président Trump qui a forcé à la renégociation du vieil accord de l'Aléna (1994), qui en 24 ans a permis d'intimement imbriquer les économies des trois pays. Il a toujours dénoncé l'Aléna comme un accord "désastreux" pour l'économie américaine, et insisté tout particulièrement pour que le nom en soit changé.

Le Mexique et les États-Unis s'étaient entendus sur un compromis dès août, puis les Canadiens ont négocié d'arrache-pied avec les Américains, avec des hauts et des bas. Y compris une extraordinaire attaque du président Trump la semaine dernière à l'encontre de la principale négociatrice canadienne, la ministre des affaires étrangères Chrystia Freeland.

En échange d'un meilleur accès au marché laitier canadien, Washington a accepté de maintenir tel quel le mécanisme de règlement des différends auquel les Canadiens tenaient beaucoup.

"C'est un accord fantastique pour les États-Unis, le Canada et le Mexique", a affirmé un haut responsable de l'administration Trump, ayant requis l'anonymat, lors d'une conférence téléphonique annonçant le nouvel accord.

Le texte de l'accord lui-même n'avait pas été publié dans la nuit de dimanche à lundi, et peu de détails précis avaient filtré.

En revanche, les lourds droits de douane imposés à l'acier et à l'aluminium canadien --parmi d'autres-- par un président Trump soucieux de protéger la sidérurgie américaine restent en place pour le moment, malgré la colère d'Ottawa.

"Il s'agit d'un sujet totalement différent", a indiqué le même haut responsable américain.

Le texte de l'accord a été soumis au Congrès américain dimanche soir dès sa conclusion. Cela permet de respecter un délai de 60 jours imposé par la loi avant la signature du document à la toute fin novembre par le président Donald Trump, le Premier ministre Justin Trudeau et le président mexicain sortant Enrique Peña Nieto.

Outre les changement sur l'accès au marché laitier canadien, les responsables américains ont souligné que le texte protégeait mieux les travailleurs, comportait de strictes règles environnementales, couvrait pour la première fois l'économie numérique ainsi que des protections "sans précédent" de la propriété intellectuelle.

Ce texte comporte également des provisions pour empêcher les "manipulations" des échanges commerciaux, soit par les devises, soit par un détournement des avantages de ce marché libre par des pays non signataires.

Le texte final comporte également une clause qui permet de réexaminer l'accord tous les six ans, a précisé un responsable américain.

Avec AFP

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